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Séries Homeland Homeland – Q&A (2.05)

Homeland – Q&A (2.05)

Homeland 2x05 - Homeland – Q&A (2.05)

Détenu par la CIA, Brody se fait interroger au sujet de la vidéo et de l’attaque terroriste que prépare Abu Nazir. Jessica s’inquiète de ne pas avoir de nouvelles de son mari, et Estes doit trouver une couverture pour justifier l’absence du politicien. Dana a un rendez-vous avec Finn qui tourne mal.

Il n’est pas bien difficile de savoir exactement ce que va accomplir cet épisode de Homeland avant même de le lancer. C’est l’issue plus ou moins inévitable pour Brody. Q&A est alors un de ces épisodes qui vient rappeler que ce qui compte n’est pas d’aller d’un point A à un point B, mais bel et bien comment on y va. C’est forcément encore mieux avec Claire Danes et Damian Lewis pour délivrer des performances scotchantes.

Brody se trouve donc aux mains de la CIA et ils ont approximativement 24 heures pour le faire parler. Estes se charge de couvrir leur arrière du mieux qu’il peut tandis que l’interrogatoire commence. Les scènes avec la famille Brody ne sont alors que des interludes existants au départ pour poser une situation et/ou relâcher la pression face à ce qui se passe. On fera plus ou moins l’impasse sur les évènements entre Dinah et Finn, prévisibles et grossièrement mis en scène.

Quoi qu’il en soit, Peter Quinn prend en charge l’interrogatoire de Brody. Il est là pour instaurer l’ambiance, faire progressivement monter la pression avant de laisser la place à Carrie. Une fois que le sang a été versé, l’épisode peut donc exploiter à son maximum la complexe relation qui lie ses deux protagonistes pour donner le jour à un tête-à-tête captivant. Pour pousser Brody à se révéler, Carrie utilise la plus vieille des méthodes au monde : elle s’expose personnellement. Elle met des mots sur sa douleur, le tumulte émotionnel qu’il lui a fait vivre. Après ce qui s’est passé en ce début de saison, on peut dire que Carrie est officiellement au meilleur de sa forme ; elle assume ses décisions, ses erreurs, ses sentiments en sachant très bien qu’elle ne peut pas obtenir tout ce qu’elle veut. Elle a peut-être une vie privée désastreuse, mais elle excelle dans son travail et elle va donc le démontrer dans cette salle, avec Brody.

Le politicien ne va pas craquer immédiatement, et pendant longtemps, la question est de savoir quand et comment il va craquer. Il perd alors progressivement le contrôle, sa carapace se fissure pour laisser place à la douleur et aux doutes. L’air de rien, le poignard n’était pas qu’un simple coup de folie orchestré, le choc violent ayant un impact physique et psychologique sur Brody.

Cette confrontation utilise ainsi l’historique des personnages pour prendre corps. Les échanges s’appuient sur leurs expériences, ces moments où leurs émotions se mêlaient à leurs devoirs, et où il était difficile de savoir s’ils jouaient la comédie ou s’ils disaient ce qu’ils pensent. En ayant enfin la possibilité de s’exprimer, Carrie et Brody évacuent alors pas mal de sentiments personnels – majoritairement douloureux pour l’un comme pour l’autre.

Homeland se repose fièrement sur ses deux têtes d’affiche et à tout ce qui fut construit au cours de la saison 1 pour le déroulement de Q&A. Au vu du résultat, il aurait été dommage de s’en priver. Les deux acteurs sont envoutants d’un bout à l’autre et l’épisode offre un parfait tournant dans la relation entre Carrie et Brody – en accord avec la nouvelle direction prise par les personnages et l’intrigue.