Aller au contenu
Séries Homeland Homeland : Les yeux sur la cible (From A to B and Back Again – 4.06)

Homeland : Les yeux sur la cible (From A to B and Back Again – 4.06)

homeland saison 4 episode 6 - Homeland : Les yeux sur la cible (From A to B and Back Again - 4.06)

Carrie passe à la suite de son plan et pousse Aayan à croire qu’il doit prendre la fuite afin qu’il mène la CIA à son oncle. Quinn tente de prendre contact avec Saul, en vain. Dennis Boyd continue à collecter des informations sur Carrie.

Alors que cette quatrième saison de Homeland arrive à la fin de sa première moitié, nous assistons à un changement de cadence. Cela dit, la série parait être de plus en plus condamnée à n’être qu’une chasse au terroriste après l’autre qui n’a plus que ses twists pour entretenir une pointe de différence.

Dans le cas présent, il faut attendre la fin et le retournement de situation qui a été progressivement suggéré depuis le début de l’épisode pour voir finalement apparaitre des enjeux dans lesquels il est réellement possible de s’investir. Il est cependant regrettable que cela s’arrête donc au moment où les choses commençaient à devenir intéressantes.

Avant cela, les scénaristes tentent de générer quelques pointes de tension et joue avec l’idée que Carrie pourrait être gênée par ce que ses collègues pensent de la stratégie utilisée avec Ayaan. Le questionnement moral a définitivement sa place dans Homeland, mais sa formulation est vraiment maladroite. Quand Quinn s’exprime à ce sujet, il semble surtout préoccupé pour Carrie et non pour ce qu’elle fait, tandis que les autres regards portés sur elle passent plus comme une façon indirecte de suggérer une désapprobation qu’une réelle remise en question. Concrètement, tant qu’il y a un résultat, personne ne parait pressé d’aborder le sujet sensible.

Ce n’est pas une nouveauté dans la série, mais il apparait clair que, plus les saisons passent, et plus les scénaristes cherchent à faire des vagues plutôt qu’à offrir de la matière pour alimenter un débat. La saison 3 avait su diluer cela avec la culpabilité de Quinn et, à un certain degré, l’idée que le bien qui ressortirait de la mission surpasserait le mal nécessaire pour la mener à bien – ce qui méritait déjà d’être remis en question. À présent, on tourne de nouveau autour de cette dynamique, mais les enjeux sont bien moins limpides et, pour tenter de changer cela, ils deviennent plus personnels, ce qui devrait permettre une fois de plus de détourner la conversation avant que des sujets désagréables ne soient abordés.

Bien entendu, cela fonctionne. Quand le générique de fin apparait, peu importe la place d’Ayaan dans l’équation, les yeux sont tournés dans une autre direction. Néanmoins, Carrie est avant cela confortée dans ses choix, car la fin justifie clairement les moyens dans la logique de la CIA. Il manque simplement une mise en perspective qui permettrait de rendre cette approche plus facile à avaler.

Quoi qu’il en soit, il parait évident à ce stade que les scénaristes de Homeland cherchent avant tout à provoquer des réactions et ils y arrivent. Ils n’ont pas pris l’habitude d’aller plus loin que ça et From A to B and Back Again suit cette logique. Néanmoins, il sera intéressant de voir si Dennis Boyd sera traité de la même façon que Carrie à cet égard. Sa storyline progresse doucement, mais surement, et pourrait bien ajouter un angle d’approche qui permettrait justement d’avoir une nouvelle perspective pour évaluer la morale dans la série. Reste à voir si cela ne deviendra pas une simple échappatoire dont la finalité est simplement l’introduction de nouveaux twists pour faire monter le suspense au meilleur moment.

Il faut dire que le timing s’avère être un point fort dans cet épisode et c’est quelque chose qui gagnerait à ne pas changer, car la structure narrative et la réalisation de la série se montrent de plus en plus rigides. Le poids des ans se faisant sentir, Homeland doit encore surprendre et cela devient difficile. Malgré cela, on entre à présent dans la seconde moitié de la saison et cela se présente de façon prometteuse au niveau de l’histoire, c’est le reste qui pourrait avoir du mal à suivre.

Étiquettes: