Carrie retrouve Qasim avant qu’il ne rejoigne Bibi et réalise qu’il est celui qui peut stopper l’attentat. Pendant ce temps, Allison prend la fuite.
Pour la seconde saison consécutive, les scénaristes de Homeland ont décidé de nous laisser dans l’expectative. Avec A False Glimmer, cette saison 5 se termine pourtant avec peu de choses qui restent en suspens, même s’il y en a suffisamment pour que l’on ignore totalement ce qu’il adviendra de Carrie pour la suite.
Cela était clairement le but recherché. L’idée que chaque saison débute dans une nouvelle conjecture fait qu’offrir des options pour la rentrée prochaine apparait certainement plus pertinent que de fixer immédiatement ce qui viendra ensuite.
Ainsi, Carrie s’occupe en cinq minutes de désamorcer toute la situation avec les terroristes dans le métro. Après cela, il est question pour elle de prendre du recul et de laisser les autres boucler les storylines qui devaient l’être. L’affaire Allison sur laquelle s’est reposée la majorité de cette cinquième saison obtient alors une conclusion dont l’intérêt principal est un face à face entre Ivan et Saul. Voir ce dernier au sommet de son art montre que les mascarades sont terminées, mais c’est ce bref instant où le Russe lui révèle la motivation derrière la relation qu’il a entretenue avec Allison qui est le moment réellement important ici.
Saul se retrouve confronté à la réalité de ses propres faiblesses et Mandy Patinkin transmet parfaitement cette seconde de désarroi qui en dit long sur le personnage. Malheureusement, tout le reste de la conclusion de la storyline ne bénéficie pas d’une telle attention pour les détails. On peut même dire que Miranda Otto est lésée sur la fin, elle qui a pourtant eu de quoi briller pendant une partie de la saison.
Cette manière d’être négligeant au moment de mener au bout la majorité des intrigues est une source d’insatisfaction particulière qui devient une spécialité des scénaristes de Homeland. L’histoire de Laura et Numan tombe également à plat, mais a le mérite d’être conclut d’une façon qui suggère qu’il n’y aura plus d’intérêt à reconnecter avec les personnages par la suite.
Idem avec Jonas qui confirme, s’il était encore nécessaire de le faire, qu’il n’était rien de plus qu’une commodité. Il a fait son temps il y a un moment déjà et il fallait qu’on le laisse derrière sans équivoque.
Tout où presque dans A False Glimmer s’inscrit donc dans cette logique. Carrie évolue au milieu de tout cela sans réellement être concernée. À ce stade, ce n’est plus son histoire. La sienne reprendra la saison prochaine et c’est pour cela que Saul et Otto lui font des offres devant permettre aux scénaristes de Homeland d’avoir des options pour la suite.
La seule chose qui devait être abordée sans détour était le sort réservé à Quinn. Le personnage est basiquement mort il y a deux épisodes de cela, mais il restait là, incarnant cette voie que Carrie voulait emprunter, mais qui lui a échappé. Elle a besoin de lui dire adieu afin de pouvoir choisir ce qu’elle fera ensuite. Quinn était cependant plus que le symbole de ce qui n’avait pas pu devenir. Il était une part de la série et c’est cela qui fait que cette saison 5 ne se termine pas dans une indifférence totale. Certes, on ne nous révèle pas clairement ce qui va lui arriver, mais la corde émotionnelle est assez judicieusement utilisée pour qu’il n’y ait pas réellement de doute.
C’est bien là où se situe la force principale de A False Glimmer, un season finale qui était presque anecdotique et qui montre bien l’un des problèmes majeurs de l’évolution que suit Homeland à présent. Les grandes heures de la série sont derrière, car les scénaristes se focalisent plus sur des concepts que sur le côté humain de leur histoire. Le souci est qu’ils ne parviennent pas à aller au bout de leurs idées sans diluer leur intérêt trop rapidement. Saul et Carrie maintiennent l’ensemble en forme, mais ils n’ont pas assez de matériel pertinent pour réussir à contenir les dérives régulières.
Concrètement cette saison 5 a eu ses moments, mais confirme surtout que Homeland a besoin d’autres choses que des personnages jetables qui s’ajoutent chaque saison avant d’être sacrifiés sans regret. L’univers de la série s’étiole et ce qui encourageait un investissement personnel dans le show est à présent presque devenu un souvenir. On peut donc espérer que les scénaristes de la saison 6 adopteront une approche différente, une qui miserait sur la reconstruction d’un monde tangible autour de Carrie et non plus d’un château de cartes qui s’ébranle trop rapidement.