Alors que la CIA cherche à retrouver sa trace, Carrie se cache avec Jonas. Ensemble, ils examinent la longue liste de personnes qui voudraient à présent se venger et la tuer. De son côté, Quinn est sur la piste de sa proie.
Les scénaristes de Homeland disent que chaque saison nous présente désormais une nouvelle Carrie, dans un environnement inédit et dans un était d’esprit différent. Il y a donc de quoi être surpris que, dès le troisième épisode – ironiquement intitulé Super Powers –, ils se décident à parcourir une fois de plus la route que l’ex-agent de la CIA a tant fréquenté par le passé. Concrètement, ce n’est pas cette année que nous découvrirons une Carrie qui n’a pas de problèmes avec ses médicaments.
Dans le cas présent, on lui fournit une excuse qui, selon elle, serait assez bonne pour justifier le fait qu’elle choisisse volontairement d’arrêter son traitement et d’embrasser la folie. Vu la façon avec laquelle cela est géré ici, il est difficile de déterminer si le but était de remplir un épisode avec des souvenirs ou un moyen judicieux de montrer que Jonas n’est pas uniquement là pour compléter le décor.
Peu importe ce qui a bien pu motiver l’utilisation d’une telle approche, le résultat reste mitigé. Il y avait probablement une manière moins brouillonne pour nous révéler que Carrie était hantée par les morts qu’elle a causées. Malgré tout, c’est bien la seule chose pertinente qui ressort de ce trip sans médicament. La culpabilité est là pour réhumaniser le personnage, à un certain niveau, expliquant en quelque sorte un peu plus son choix de travailler pour un philanthrope. Elle veut se racheter. C’est tout à fait compréhensible, mais cela n’entrant pas dans ce que l’on attend de Homeland, les scénaristes font tout pour que cette cinquième saison soit au sujet de tout sauf de leur héroïne cherchant une forme de pardon.
D’ailleurs, il est clair que nous n’en sommes qu’aux préliminaires. La CIA a du lourd en préparation et les jeux d’espions qui ont lieu à Berlin suggèrent que Saul a un agenda assez chargé et probablement légèrement différent de celui de Dar Adal. Luttes de pouvoirs et vols d’informations sont au programme et cela fonctionne assez bien, même si le résultat pourrait être plus intrigant encore si la storyline de Carrie n’était pas ce qui domine à l’heure actuelle.
L’idée est certainement de nous présenter ce qui, d’ici peu, justifiera les choix que Carrie fera. Il est évident qu’elle se retrouvera prise au milieu des affaires de Saul, même si elle ne le désire pas.
Après quatre saisons, Homeland a beau tenté d’être différentes, il lui faudra plus qu’un déménagement en Europe pour réellement changer. Le souci est surtout que les scénaristes semblent limités quand il est question de Carrie, comme s’ils avaient fait le tour du personnage et se sentaient obligés de tirer continuellement sur les mêmes cordes usées pour la faire fonctionner. Le plus étrange étant par ailleurs qu’elle paraissait être dans une position pour véritablement évoluer. Cela se fera peut-être en réexaminant le passé, mais si on pouvait éviter la carte de la médication par la suite, cela ferait du bien à tout le monde, surtout à Carrie.
Super Powers échoue donc en partie dans son exécution, mais atteint visiblement son but sans trop de problèmes. On peut simplement se demander si la série n’aurait pas besoin de se séparer, même temporairement, de Carrie afin de véritablement se réinventer. Des choses intéressantes sont cependant mises en place et on peut espérer que cela sera suffisant pour que la nécessité ne se fasse pas sentir de rejouer une vieille routine dans un futur proche.