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Homeland : Better Call Saul (5.05)

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Homeland saison 5 episode 5 - Homeland : Better Call Saul (5.05)

Carrie appelle Jonas pour qu’il l’aide avec Quinn. Elle contacte ensuite Astrid afin d’identifier l’homme qui leur a tiré dessus au bureau de poste. Du côté de la CIA, Dar et Allison évaluent la situation de Saul.

Les scénaristes de Homeland ont plus d’humour qu’on pourrait le croire. Nommer un épisode Better Call Saul le montre bien. Cela dit, en lui-même, l’épisode est loin d’être léger ou de posséder quelconques traits pouvant rappeler Saul Goodman.

L’histoire reprend là où nous l’avions laissée, avec la débâcle en Suisse, Carrie et Quinn qui se cachent et Numan qui veut attirer l’attention sur le Russe qui a tué son ami. Difficile de voir autre chose que la suite de la mise en place entamée quand on nous a révélé que Carrie était la véritable cible de l’attaque. Ici, les pions sont bougés, Allison continue son travail d’agent double et les autres cherchent à assembler les pièces du puzzle.

Avec les enjeux qui montent, l’ensemble parvient presque à ne pas trop souffrir du fait que la scénarisation manque sérieusement de spontanéité. L’équipe créative de Homeland ne cesse de réutiliser les mêmes routines et déplacer l’action en Allemagne n’a fait que camoufler les plus évidentes d’entre elles. Avec ce cinquième épisode, cela n’est plus possible et l’ambiance berlinoise a fini par s’estomper, laissant apparaitre les ressorts scénaristiques de plus en plus éculés qui faisaient à une époque le charme de Homeland.

En soi, Better Call Saul délivre ce qu’on pouvait en attendre en ce qui concerne l’élévation des enjeux, notamment avec Saul qui se retrouve pris pour cible. Néanmoins, chaque action d’Allison téléphone péniblement la suivante au point où le ridicule n’est pas loin. Chaque décision de Carrie est livrée avec un automatisme qui la mène à suivre une route qui se trace toute seule. Entre ces histoires d’agents doubles et l’isolation de notre héroïne, l’ADN de 24 qui a toujours été discrètement présent fait de plus en plus surface.

Ajoutons que la manière peu inspirée avec laquelle des évènements réels sont utilisés cette saison pour donner de la substance au show n’aide pas à injecter l’énergie et la fraicheur qui manquent de plus en plus à l’écriture.

Néanmoins, l’attachement développé pour les personnages offre de quoi occulter une bonne partie de ce désagrément. Voir Saul et Carrie irrémédiablement poussés dans leurs retranchements et Quinn qui est prêts à tous les sacrifices ajoute sans équivoque le type d’accroches qui permet à la série de continuer à être captivante. Quand le générique de fin arrive, il est difficile de ne pas vouloir enchainer directement sur la suite. C’est à ce niveau que Homeland parvient à conserver son attrait.

Better Call Saul illustre donc aussi bien les plus gros problèmes de cette saison que ses qualités les plus solides. Ces dernières donnent la mesure et devraient pouvoir continuer à le faire quelque temps encore. Cela dit, il est évident que la série a besoin de plus que d’un semblant de reboot. Changer la conjoncture n’a pas fait évoluer le show, c’est plus profondément qu’il faut que les choses bougent. En attendant que cela se passe, Carrie a clairement du pain sur la planche et on peut espérer que le fait qu’elle embrasse de nouveau pleinement ses capacités d’espionne aidera à élever le niveau pour la suite de la saison.

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