Dans deux semaines, cette saison 6 de Homeland se terminera. Naturellement, l’épisode 10 n’allait pas être celui de la victoire pour Carrie. D’ailleurs, quelle peut être la victoire dans toute cette affaire ?
Dar Adal lance donc une contre-offensive après avoir compris ce que Carrie, Saul et Keane s’apprêtaient à faire. La bonne nouvelle en cette fin de saison est qu’il y a un électron libre qui permet de véritablement faire avancer les choses. En fait, il y en a deux, puisque Max contribue également à sa manière avec un bout d’informations qui pourrait bien faire la différence.
Cela dit, c’est Quinn qui prend vraiment le contrôle de l’intrigue à ce niveau. Il ne fait pas grand-chose, mais c’est plus que les autres qui brassent de l’air en essayant d’éviter les coups que Dar Adal leur assène.
C’est d’ailleurs là la meilleure illustration du problème de cette saison 6 de Homeland. L’ennemi était un personnage familier et ceux qui travaillent avec lui depuis des années se laissent déborder si facilement. Saul envisage même de tout simplement prendre la fuite.
Néanmoins, toutes ces interférences mettent surtout en avant une chose, nous ne connaissons pas Dar Adal et les scénaristes sont plus intéressés par nous montrer Carrie tourner en rond que par le développer. L’opportunité était pourtant présente, mais là où les habituels terroristes de la série ont le droit d’être humanisés jusqu’à un certain degré, Dar reste une énigme et est alors réduit à n’être que l’avatar d’un ennemi autrement invisible.
Le mettre dans cette position n’est pas inintéressant, car cela est en accord avec ce qu’il fait pour vivre. Malgré tout, il est à présent plus que cela. Il est l’antagoniste de la saison et ses motivations sont à peine dégrossies. On pourrait d’ailleurs les réduire à un simple problème d’égo et de misogynie. Cependant, il y a quelque chose de personnel qui se joue ici avec Carrie et Saul. Laisser Dar dans sa position actuelle sans chercher à lui donner de l’épaisseur a pour résultat que le propos développé avec lui ne prend pas corps. Ses idéaux apparaissent ainsi n’être que des excuses scénaristiques et non une véritable critique.
Concrètement, si cette saison de Homeland devait commenter la politique américaine, il aurait été nécessaire que la personne délivrant le message ne soit pas réduite à n’être qu’un accessoire scénaristique. Ici, Dar Adal apparait quand il y a besoin d’une étincelle. Le feu prend et on suit Carrie & co se débattant pour le contenir. C’est ce qui se passe depuis le début et cela se poursuit. En attendant, nous n’en savons pas plus sur Dar ou sur ceux qui soutiennent ses actions, à part qu’ils sont fiers d’être des pourris.
Dans tout ça, il ne reste donc plus que Quinn pour recentrer l’intrigue à la dernière minute. Ses scènes dans l’épisode ont le mérite de jouer sur qui il était, renforçant l’idée qu’il agit autant pour se protéger que pour prouver qu’il est toujours le même homme malgré ce qui lui est arrivé. Son parcours est chaotique, mais c’est celui qui a le plus de sens dans cette saison.
Cet épisode 10 sert donc à gagner du temps. Il repousse un peu plus l’inévitable et il reste maintenant deux épisodes pour que Carrie et Saul assemblent les pièces du puzzle et bouclent tout ce qui doit l’être. Cette saison, les scénaristes de Homeland ne semblent pas avoir encore beaucoup de cartes à nous dévoiler, mais peut-être ont-ils toujours un twist dans leur manche qu’ils s’apprêtent à jouer. Cela serait une bonne chose, même s’il est un peu trop tard pour rectifier le tir.
