Alors que le précédent épisode laissait penser que cette saison 8 de Homeland était sur le point de rebondir dans une nouvelle direction, il semble qu’il était nécessaire d’attendre encore un peu pour que les scénaristes nous dévoilent réellement leurs ambitions.
En effet, cet épisode 7 est là pour placer le nouveau POTUS dans le mauvais rôle, montrer que son inexpérience et ses préjugés le poussent à agir de façon prévisible en suivant la pire voie possible pour désamorcer le conflit. Il se fait manipuler pour servir les intérêts d’un autre pays en croyant qu’il fait ce qu’il y a de mieux pour le sien.
Concrètement, tout ceci n’est pas très subtil et ce n’est pas l’histoire de Carrie qui améliore les choses. Elle prend la route avec Yevgeny Gromov pour retrouver Max, ce qu’ils font. Néanmoins, cela ne mène pas à une résolution — ce qui était attendu, rien n’est aussi facile dans Homeland.
Le souci est que, au lieu de profiter de la situation pour explorer les problèmes de mémoire de Carrie et sa relation avec Gromov, nous les voyons simplement voyager dans le désert. Tout était là pour commencer à revenir sur ce qui a été lancé il y a quatre épisodes de cela et, à la place, les scénaristes préfèrent une fois de plus regarder bien plus loin en arrière. Comme dans les premiers épisodes de cette saison, nous abordons les expériences passées de Carrie.
L’approche est logique dans une dernière saison. On revient sur des évènements marquants pour montrer le chemin parcouru ou boucler des intrigues restées en suspens. Ce n’est pas ce qui est fait dans cet épisode. Carrie est affectée par une visite dans un village qui a été bombardé à cause des ordres qu’elle a donnés. Elle l’explique à Yevgeny Gromov et nous passons à autre chose après avoir joué avec ses émotions.
Cette saison de Homeland doit aussi mettre un terme à la carrière de Saul, visiblement. Il y a peu, il était l’architecte de la paix. Maintenant, il est le seul à se battre pour éviter la guerre. Il trouve une alliée imprévue en Tasneem Qureishi et l’on peut espérer que cette association mènera à quelque chose d’intéressant.
L’ensemble sonne néanmoins comme une critique superficielle de la politique étrangère américaine avec, par-dessus cela, la mise en place d’un scénario devant nous présenter une possible future catastrophe.
Le résultat est confus. D’un côté, l’équipe créative de Homeland n’a jamais été très douée dans l’établissement de leurs critiques politiques, car elles tendent à être trop simplistes. De l’autre, ils ne paraissent pas savoir comment gérer Carrie. La série excelle habituellement quand il est question d’envoyer Carrie à l’attaque, quand elle traque sa proie et ne lâche rien jusqu’à ce qu’elle l’ait attrapée. Comme toutes les histoires avec la Présidente Elizabeth Keane nous l’ont prouvé, à partir du moment où le show veut refléter la politique contemporaine, le pire prend les dessus et même Carrie ne peut rien faire pour sauver les meubles. On pouvait espérer ne pas revisiter une telle situation, mais il apparait que cela est inévitable.
Concrètement, cette saison 8 de Homeland est à un tournant et cet épisode apparait être un brouillon peu inspiré de ce qui est à venir et un mauvais rappel des défauts qui ont handicapé le début de la saison. Le résultat laisse perplexe pour le moment.