Carrie se retrouve face à Majid Javadi et lui fait une proposition qu’il peut difficilement refuser. Saul reprend le contrôle de l’opération alors que le sénateur Lockhart fait une visite à la CIA pour préparer son arrivée au pouvoir. Dana décide qu’il est temps de faire un changement drastique.
Nous arrivons à la fin de la première moitié de cette troisième saison et Homeland retrouve une forme bien plus familière. Nous replongeons dans le type d’intrigues d’espionnage que la série nous a majoritairement servi depuis ses débuts.
Il n’était donc pas question que Carrie fasse de l’infiltration, mais que Majid Javadi retourne sa chemise. On découvre ça dès le début de l’épisode, après un petit jeu d’apparences capitalisant sur la montée de tension qui ponctua The Yoga Play (3.05). Une diversion qui n’empêche pas les retournements suivants d’être assez gros à avaler, du moins, si on cherche encore à accepter que tout ce que faisait Carrie auparavant était lié à un coup monté. Les scénaristes essaient de faire croire que tout ceci était planifié, même si Saul n’a identifié la cible qu’il y a peu de temps.
Néanmoins, il faut reconnaitre qu’entre la rétention d’informations et les manipulations, il y a tout pour finir par apprécier la cohésion que l’on tente de nous vendre. De toute façon, il faut bien admettre que, même si rétrospectivement cela colle difficilement, la série renoue d’une telle manière avec ses forces qu’il est difficile de vraiment vouloir s’attarder sur ce qui a précédé. Comme l’exprime parfaitement Peter Quinn :
This is just the fucking beginning.
D’ailleurs, on peut dire la même chose avec l’histoire du sénateur et du passage de pouvoir à la CIA. La bombe est tombée dans le précédent épisode et voilà qu’une nouvelle storyline prend doucement corps. Savoir comment Dar Adal jouera ses cartes et comment Saul négociera la transition avec Lockhart devrait se révéler plus qu’intéressant. La politique au sein de l’agence n’a finalement été que peu exploitée jusque-là et ce terrain offre indiscutablement de quoi rivaliser avec le jeu d’espions que mène habituellement Carrie.
Par ailleurs, Saul se montre de plus en plus vulnérable. Entre sa vie privée qui s’étiole, sa carrière en déroute et son passé qui revient le hanter, il n’est plus que jamais au cœur de la série. Il prend naturellement les devants sur Carrie et cela s’affirme indéniablement comme un angle d’approche intéressant.
Carrie n’est pas pour autant en reste, puisqu’elle nous révèle qu’en termes de secrets, elle n’est toujours pas en manque. Cela risque d’ailleurs d’entrainer une fois de plus le show vers certaines limites qu’il est préférable d’éviter, mais on peut espérer que les scénaristes savent ce qu’ils font – bien que cette première mi-saison laisse sérieusement penser qu’ils improvisent réellement la majorité du temps.
Au milieu de tout cela, Dana parait quitter la série. Enfin, disons qu’elle décide de changer de vie. C’est le bon moment pour lui dire au revoir de manière définitive, puisqu’elle n’apporte plus rien à la série. Et puis, si elle partait en montrant une fois de plus qu’elle est capable de ne penser qu’à elle, cela serait vraiment la fin la plus naturelle qui soit pour la fille de Nicholas. On pourrait définitivement faire avec.
Que Dana revienne ou pas par la suite, Still Positive reste un épisode bien mené qui aide à réinstaller solidement cette saison dans une direction certes un poil familière, mais clairement en adéquation avec ce qui fait la force de la série. Les différentes intrigues décollent sérieusement et des enjeux s’affirment, il était temps.