Même mort, Sam Keating est un problème pour tout le monde. Pire, il a trouvé quelqu’un pour le remplacer, puisque sa sœur – Hannah Keating – est désormais dans le tableau et elle compte bien réhabiliter son frère bien-aimé. Forcément, elle prend Annalise pour cible, faisant ainsi sérieusement grimper la tension alors que la fin de la saison est à l’horizon.
Dans la peau d’Hannah, Marcia Gay Harden a donc fait une entrée bruyante dans l’univers survolté de How to Get Away with Murder et elle s’impose sans équivoque comme étant un nouvel antagoniste pour Annalise et ses étudiants meurtriers. Avec elle, ce sont les enjeux qui évoluent réellement, puisqu’elle complique une situation qui n’était déjà pas simple. De plus, elle trouve le moyen de rendre toute cette affaire encore plus personnelle qu’elle ne l’était au commencement.
Cela dit, même si la première saison n’est pas terminée, on est déjà familier avec les habitudes des scénaristes et Hannah se présente avant tout comme une grosse distraction pour éviter que l’on voie venir de trop loin les twists que l’on nous a préparés. Et cela fonctionne.
Il faut en effet féliciter Peter Nowalk et son équipe pour avoir embrassé totalement la folie de leur histoire pour mieux la faire grimper d’un cran. Hannah est un ajout pertinent qui permet d’étendre un peu un univers qui devenait de plus en plus renfermé sur lui-même. How to Get Away with Murder est le genre de série qui ne doit aucunement rendre claustrophobe. Il faut qu’il y ait constamment des portes légèrement entrouvertes qui peuvent être violemment défoncées pour prendre par surprise et emmener les protagonistes là où on ne les attend pas.
C’est un jeu dangereux, mais les règles sont simples. Le problème avec les deux derniers épisodes est finalement qu’il devient évident que, pour rester dans la partie, il y a des sacrifices à faire. Le principal est le développement des étudiants. Si Connor, Michaela ou Laurel ont quelques miettes ici et là, et si Wes commence visiblement à creuser une nouvelle piste qui devrait probablement nous entrainer vers une autre histoire survoltée, il semble loin le temps où ils avaient de véritables storylines. Maintenant qu’on les connait bien, ils sont apparemment pratiquement indissociables les uns des autres, et cela est regrettable. Espérons donc qu’il ne s’agit que d’une phase temporaire.
De toute façon, tout va vite. Tout change sans arrêt dans How to Get Away with Murder. Le concept de statu quo n’existe pas. De son côté, celui de présomption d’innocence se bat pour rester en vie. Annalise a en effet encore des clients à défendre et, alors que tout le monde présume justement que l’avocate est coupable, les scénaristes l’entrainent dans des affaires où – plus que jamais – la culpabilité est une notion relative.
Malgré cela, il est difficile de percevoir dans cette série un propos qui dépasse les besoins primaires de l’histoire. Il est question de divertir, pas d’offrir un commentaire sur le système judiciaire américain. À l’occasion, Annalise laisse penser que c’est pourtant ce qu’elle doit faire, mais elle se trouve toujours distraite avant de délivrer du solide dans le registre.
Cette saison 1 d’How to Get Away with Murder se poursuit donc en assumant de plus en plus sa tendance à la surenchère au détriment de développements plus substantiels. L’arrivée d’Hannah va dans ce sens, tout comme les manigances d’Annalise. Savoir qui a tué Lila ou Sam a un intérêt limité, ce qui compte c’est que le chemin qui mène aux révélations soit truffé d’embûches. Dans cet esprit, les épisodes 11 et 12 font du bon travail et on atteint un niveau ou, peu importe le crime, tout le monde est coupable de quelque chose. Avec une telle approche, la véritable surprise de la saison sera de découvrir que quelqu’un est innocent. En attendant, les twists s’enchainent et la série délivre ce qu’elle promet.