John est un loyal employé et manager d’un dépôt d’argent pour Larson House. Quand il attrape deux de ses subalternes qui ont volé des liasses de billets, il leur propose de voir plus gros et de vider le coffre des millions qu’il contient.
Série anglaise en 4 parties diffusée sur BBC One, Inside Men se présente au premier abord comme étant un thriller tournant autour du braquage d’un centre de dépôt d’argent. Cela dit, la construction et l’approche narrative en font plus un drame humain.
On suit donc trois hommes : John (Steven Mackintosh), le manager des lieux ; Marcus (Warren Brown), un employé pas très futé, mais qui veut donner à sa femme une belle vie ; et Chris (Ashley Walters), un agent de sécurité qui sera bientôt père. Chacun évoluera durant les mois de préparation et après le braquage. D’ailleurs, nous naviguons entre trois lignes temporelles, l’avant, le pendant et l’après. L’idée est de jouer avec ce que l’on ignore pour faire monter la tension, car même si on sait dès la première partie comment le braquage se déroule, il reste à découvrir s’ils parviendront à ne pas se faire prendre au final.
Cette énigme n’obtiendra qu’une réponse à demi-mot, ce qui est sera légèrement frustrant en fin de compte, puisqu’il semble que Tony Basgallop, le scénariste, avait avant tout envie de montrer l’évolution psychologique de John – et accessoirement de Chris – et que le braquage n’était qu’un contexte comme un autre pour parvenir à ses fins.
Résultat, l’ensemble de la série sert à nous montrer les différents moments qui pousseront John à réagir et à changer de caractère. C’est loin d’être inintéressant, car Steven Mackintosh est brillant, livrant une interprétation tout en nuances d’un personnage qui se développe une façade diamétralement opposée à sa véritable nature. Il existe alors deux John et l’un finira par effacer l’autre, pour le meilleur et le pire.
Cette approche a quelque chose de fascinant, mais sera rapidement limitée par le fait que Marcus n’évolue pas spécialement, même si Gina, sa compagne, aide à rendre le voyage plus pertinent. Idem pour Chris, surtout que ce dernier finit par être le plus prévisible du lot, mais pas le moins attachant.
Inside Men chronique ainsi l’évolution d’un trio de personnes poussées par différentes raisons à commettre un crime qui les changera pour toujours. Ils apprennent de cette manière à se connaître eux-mêmes, à repousser leurs limites et à faire le point avec leur moralité. Le braquage fournit quelques pointes d’adrénaline et des enjeux de tailles, mais l’ensemble se révèle un peu long et souvent trop prévisible. Les twists ont de faibles impacts et le suspense n’est pas spécialement entretenu avec persistance. Globalement, le potentiel du pitch de base n’est qu’à moitié exploité. Cela n’enlève rien à la qualité plastique de l’œuvre et aux talents des interprètes qui justifient à eux seuls le visionnage.