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iZombie Saison 1 : Stress post-zombification

iZombie Saison 1 - iZombie Saison 1 : Stress post-zombification

C’est traumatisant de mourir et de revenir à la vie en ingérant des cerveaux. On peut dès lors comprendre pourquoi l’existence de Liv Moore (Rose McIver) change brusquement le jour où elle devient une zombie. Sa plus grande peur est de transformer ses proches qu’elle tient alors éloignés, mais il faut aussi qu’elle mange. Elle prend donc un travail à la morgue qui est une sorte de buffet à volonté.

C’est par cela que débute iZombie, adaptation très libre du comic book de Chris Roberson et Mike Allred par le duo Rob Thomas/Diane Ruggiero-Wright – connus pour leur travail sur Veronica Mars.

Une fois que tout cela est bien établi, les choses se compliquent cependant légèrement. iZombie adopte en effet la forme d’un procedural drama policier. À chaque épisode son affaire de meurtre qui est résolue par le détective Clive Babineaux (Malcolm Goodwin) et Liv, celle-ci étant aidée par le fait que, quand elle consomme un cerveau, les souvenirs et la personnalité du mort l’affectent.

L’intérêt de cette première saison s’affirme ainsi plus à travers les effets secondaires liés à l’état de morte-vivante de Liv que dans le développement de son angle policier. On pourrait même dire que celui-ci a comme simple fonction de fournir une structure aux épisodes et, dans ce sens, s’en acquitte avec efficacité.

iZombie a en effet des sujets à creuser qui prennent plus forme dans la vie personnelle de Liv que dans son activité professionnelle, même si les deux sont intrinsèquement connectées. Cette première saison développe ainsi une dynamique assez élastique pour concilier les différentes contraintes que son format impose avec les besoins liés à l’expansion de l’univers du show.

Néanmoins, ce qui se révèle rapidement le plus pertinent dans l’existence de Liv est la manière avec laquelle sa consommation de cerveau l’aide à reprendre goût à la vie. Cela la force en effet à gérer le traumatisme qui l’a transformé au plus profond de son être. Elle avait tout sous contrôle, un avenir tout tracé avec une longue carrière prometteuse dans la médecine et un fiancé parfait. Frôler la mort, pour ainsi dire, l’a encouragé à tout rejeter et à s’enfermer sur elle-même. Il est donc question de la voir reprendre en main son existence – résoudre des affaires de meurtres est finalement une simple excuse pour qu’elle se pousse à agir.

Plus cette première saison d’iZombie avance, plus Liv s’épanouit, mais se heurte à des obstacles qui menacent de la replonger dans la part la plus sombre de son traumatisme. La métaphore est assez explicite, mais n’est pas simpliste, en particulier grâce à la mythologie qui se développe derrière l’origine des zombies qui ouvre un nouvel angle d’attaque, tout comme l’autre mort-vivant du show, Blaine (David Anders).

Ce dernier, comme Liv, réévalue sa vie suite à ce qui lui est arrivé. Contrairement à elle, l’expérience ne fut pas traumatisante, mais libératrice. Elle lui offre la confiance qui lui manquait et fait des cerveaux qu’il doit consommer le moteur de son existence. Dans ce sens, il devient évident – notamment à l’aide des effets secondaires liés à leur consommation – que cet aliment est avant tout à considérer comme une drogue. Cela s’inscrit dans la logique de l’étude de la gestion d’un traumatisme avec ces médicaments qui ne semblent être que le seul moyen de redevenir fonctionnel et qui donnent naissance à une addiction.

À ce niveau, iZombie a définitivement des choses à explorer. Utilisant le zombie comme une métaphore qui s’étoffe progressivement en fournissant à Liv une route à suivre pour se soigner psychologiquement, à défaut de pouvoir le faire physiquement. Cela dit, si cette saison 1 fonctionne réellement, c’est autant grâce à son héroïne qu’à l’univers dans lequel elle évolue. Entre ses amis et ses ennemis, la série pose des bases intéressantes qui permettent de construire sans tarder une mythologie intrigante qui ne prend jamais le dessus sur l’aspect humain. Liv est peut-être morte, elle a définitivement un avenir qui s’annonce riche, au moins suffisamment pour alimenter une saison 2.