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Jekyll and Hyde : Le Monstre fait surface (Pilote)

jekyll and hyde saison 1 episode 1 - Jekyll and Hyde : Le Monstre fait surface (Pilote)

Quoi de mieux qu’un titre connu sur la scène internationale pour tenter de reconquérir une case horaire ? C’est en tout cas ce que les responsables chez ITV ont pensé avec Jekyll and Hyde, la première série de genre de la chaine anglaise à faire surface à l’heure du thé (pour autant que vous preniez le thé à 18h30) depuis l’arrêt de Primeval. Il est aussi question pour la chaine de conquérir un public familial le dimanche en misant sur la fantasy, un genre plus établi sur BBC One grâce à Merlin ou encore Atlantis, sans pour autant copier la concurrence.

Une fois toutes ses informations en main, il est plus aisé de saisir ce que le premier épisode de Jekyll and Hyde, une création de Charlie Higson, cherche à accomplir. Malgré des créatures étranges et de la violence ayant entrainé un certain nombre de plaintes, cette nouvelle série se veut avant tout être un divertissement de base, que l’on pourrait presque qualifier de décérébré. Cela étant pleinement assumé, il faut bien avouer que certaines lignes de dialogues sont étrangement brillantes au milieu d’autres purement mauvaises – pour peu qu’on y accepte une bonne dose de second degré.

Quoi qu’il en soit, ce Jekyll and Hyde n’a donc pas grand-chose à voir avec l’adaptation délivrée par BBC il y a quelques années de cela. Il ne s’agit pas non plus de porter l’histoire de Robert Louis Stevenson à l’écran. Le Jekyll que nous suivons ici (incarné par Tom Bateman) est le petit fils du docteur original qui est installé avec sa famille adoptive au Sri Lanka dans les années 1930. Il est forcé de partir pour Londres pour régler une histoire d’héritage, ce qui va le lancer dans un voyage personnel inattendu.

Si violence il y a dans ce premier épisode de Jekyll and Hyde, celle-ci est représentée de manière théâtrale et Bateman se montre assez cabotin (volontairement) lorsqu’il se transforme en Monsieur Hyde. L’ensemble est servi par une mise en scène qui tend elle aussi à ne pas faire dans la subtilité. Un peu de grandiloquence pour combler le manque de substance, pourrait-on dire. La transformation du personnage suit cette logique, beaucoup d’efforts (et certains étant payant) pour faire monter la sauce pour l’arrivée d’un Hyde qui n’a alors plus ou moins qu’un trait d’eye-liner sous l’œil ! Autant dire que personne ne craint de trop en faire dans cette histoire…

Jekyll and Hyde pourrait sans aucun doute bénéficier d’une écriture un peu plus travaillée pour donner corps à son univers de manière plus accrocheuse. Car il n’y a pas qu’un monstre dans les rues de Londres, il existe même une agence gouvernementale secrète responsable de les chasser — menée par Richard E. Grant dans la peau d’un personnage un brin ambigu. L’ensemble ne serait bien évidemment pas complet sans une touche de romance pour compléter le tableau.

Ce premier épisode de Jekyll and Hyde s’attèle donc à poser les bases de sa mythologie inspirée par un classique. Cela permet de créer une familiarité immédiate tout en intégrant suffisamment de nouveaux éléments pour laisser entrevoir une histoire avec des possibilités. Tout ceci possède un montage quelque peu discutable par moment et une mise en scène manquant régulièrement de finesse pour un récit servi par une écriture exagérée. Une entrée en matière qui ne fait pas dans la subtilité, mais cela a l’avantage d’expliciter clairement ce que la série compte délivrer par la suite.