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Journeyman – Bilan saison 1

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journeyman saison 1 - Journeyman – Bilan saison 1

Dan Vasser va voyager dans le temps. Sans vraiment comprendre le mécanisme qui se met en place, il se retrouve à intervenir dans la vie d’étrangers, pas toujours de la façon dont il s’attend, pour ainsi changer l’avenir. C’est au cours d’un de ses voyages qu’il revoit Livia, l’ancien amour de sa vie, qu’il croyait morte. Cette dernière se révèle être aussi une voyageuse…

C’est ainsi que commença Journeyman, pour 13 épisodes. Nous remercions pour l’occasion la grève des scénaristes qui aura permis la diffusion de tous les épisodes.
Les critiques américaines n’ont pas été particulièrement aimables avec la série. Il est pourtant bien connu qu’il devient quasiment impossible de juger un programme sur son/ses premiers épisodes. Mais, c’est leur travail. À la différence d’un certain nombre de personnes, j’avais bien aimé le pilot. Quelques détails étaient gênants, mais rien ne m’avait chiffonnée. C’était peut-être abrupt, ils ont voulu trop en dire en peu de temps. Il fallait placer les pions dès le premier épisode, et certains ont été mis là de façon un peu brutale, pas toujours travaillé. Cela n’empêche, il n’y avait pas de méchanceté qui me venait. J’avais trouvé le pilot sympa, cela m’avait plu.

Le deuxième épisode nous offre le générique de la série, et là, tout est clair : nous sommes sur la mauvaise chaine, à la mauvaise case horaire. La série avait bénéficié de peu de publicité et de critiques peu élogieuses. La condamnation pendait avant même la diffusion, et les images appuyaient cette théorie. Aux États-Unis, audience n’est pas synonyme de qualité, et les spectateurs qui auront suivi la série s’accordent pour dire que Journeyman est une bonne série, qui a vu sa qualité progresser au long de sa courte saison.

Un comparatif stupide trainait sur internet, qui, je ne sais pour quelle raison à jouer en la défaveur de Journeyman : c’était un peu refaire Code Quantum.
Autant être honnête, Code Quantum dans le genre série surestimé, ça se pose là. Bien sûr qu’à l’époque, c’était sûrement intéressant, seulement les choses ont changé. La nostalgie trompe beaucoup les souvenirs. Code Quantum, c’était un homme qui voyageait dans le temps et qui s’en allait pour une autre mission une fois qu’il avait fait ce qu’il avait à faire. Pour ceux qui s’en rappellent, il savait très bien pourquoi il le faisait.
Journeyman exploite le concept du voyage dans le temps (il n’y a pas réellement de notion d’espace étant donné qu’il reste à San Francisco), avec ces allers et venues. Il est lié à son époque, part pour un but précis, mais ce n’est pas obligatoirement pour tout remettre en ordre. Et surtout, il ne sait pas ce qui lui arrive. Pourquoi lui ? Quand ? La notion temporelle fait qu’entre plusieurs voyages, on ne sait pas combien de temps il se passe. Si Dan arrive encore à travailler, c’est qu’il y a des jours où il reste dans son époque. Le principe appliqué ici rend tout de suite la tâche plus compliquée. Entre ce qu’il fait, et ce qu’il va faire dans le passé, cela va changer les souvenirs des personnes qui l’entourent. On note qu’il est le seul qui n’est pas affecté. Quoiqu’il arrive, il ne sait pas finalement ce qu’il a fait quand il n’a pas eu la fameuse discussion avec son frère, par exemple. Ou plus extrême, quand il change les évènements, faisant qu’il n’a pas eu un fils, mais une fille, aucun évènement avec sa fille n’est ancré dans sa tête. Sa mémoire ne change pas, à la différence des autres. Dan Vasser est comme un élément qui se balade sur la ligne temporel et qui n’est pas victime de ses changements. Le reste, par contre, oui. À quelle échelle ? Cela nous ne le saurons jamais. Certaines de ses actions entrainent des changements, Dan reste toujours à la surface. On voit bien que les scénaristes devaient songer à explorer cette voie dans un avenir.

Mais avant cela, il y avait à explorer les raisons des voyages de Dan, les conséquences dans son existence, la place de Livia… En gros, un fort potentiel d’idées en gestation, toute plus ou moins approchés à un certain degré. La vie de Livia restera abstraite et on ne saura jamais comment elle fait pour être à la pointe de la mode. C’est un exemple parmi d’autres.

Face à tout cela, c’est évident : Journeyman ne prenait pas son téléspectateur pour un crétin. Et cela fait du bien. Les scénaristes maitrisaient la question, ne nous baladaient pas impunément, ne posaient pas des questions auxquelles ils n’ont pas la réponse. Il ressort une maitrise du scénario et un contrôle sur l’avancée de l’histoire. De plus, on ne traine pas des pattes pour faire durer le plaisir. La série, ses thèmes et le potentiel auraient pu sans problème tenir plusieurs saisons, tout en offrant des réponses. C’est rare, très rare aujourd’hui.
Je ne dirais aucun mal de la série, même les intrigues de ces voyages ne m’ont aucunement gênée. Je n’ai pas trouvé ça trop gentil, ni trop simple, ni trop. C’était ce qu’il fallait pour que Dan puisse agir, sans non plus tourner en rond pendant des heures pour réussir à se sortir de cette situation.

Journeyman, aujourd’hui, c’est fini. Nous aurons eu droit à 13 épisodes de qualité, avec un casting impeccable, des voyages temporels maitrisés, avec musique et télévision comme repère temporel infaillible, et un traitement de l’image qui m’a beaucoup surprise.

À l’arrivée, il s’agit ici d’une des plus belles surprises de la rentrée, peut être même ce qui a été fait de mieux. Aucune déception, aucun moment de doute. Journeyman a peut-être fini son voyage, mais restera l’une des meilleures séries de cette rentrée, sûrement la meilleure. Si le temps l’oublie, les quelques fans de séries, les quelques fans de SF qui l’auront vu, eux, s’en souviendront.

 

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