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Séries La dame de Wildfell Hall : Une histoire féministe à l’époque victorienne

La dame de Wildfell Hall : Une histoire féministe à l’époque victorienne

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La dame de Wildfell Hall - La dame de Wildfell Hall : Une histoire féministe à l'époque victorienne

Second et dernier roman d’Anne Brontë, La Recluse de Wildfell Hall n’a pas été autant porté à l’écran que Jane Eyre ou les Hauts de Hurlevent (écrits par ses sœurs). Pour autant, l’œuvre a connu un énorme succès en son temps et appartient aujourd’hui au classique de la littérature britannique. Il est également considéré comme l’un des premiers romans féministes.

Après avoir déjà été adapté par la BBC en 1968, The Tenant of Wildfell Hall – de son titre original – a donc eu le droit à une nouvelle version en 1996. Cette adaptation met alors en scène Tara Fitzgerald dans la peau de Helen Graham, une femme mystérieuse qui s’installe avec son fils au manoir de Wildfell. Cherchant l’isolement, Helen va susciter la curiosité de ses voisins et particulièrement du séduisant fermier Gilbert Markham (Toby Stephens). Ce dernier s’éprend d’elle et se retrouve confronté à ses secrets.

Comprenant 3 épisodes, La dame de Wildfell Hall porte le poids de ses années sur un plan purement techniquement. Outre une image vieillotte, certains plans trop serrés sont peu inspirés et la réalisation se montre dans son ensemble atone. Cela affecte plus une première partie qui met difficilement en place son histoire.

Cette adaptation choisit de nous amener au village et de nous présenter la nouvelle vie d’Helen avant de nous relater, à l’aide de son journal, comment elle s’est retrouvée dans cette position dans les deux épisodes suivants.

Le manque d’informations et le jeu peu engageant de Tara Fitzgerald rendent l’immersion compliquée. Quelques fausses notes viennent se glisser dans cette partition qui délaisse quelque peu la subtilité dans les réactions de son personnage phare pour bien établir son caractère. Gilbert est d’ailleurs principalement utilisé pour nous aider à mieux appréhender Helen, avec quelques traits de sa personnalité rapidement dessiné pour que l’on puisse vite se faire une idée du genre d’homme qu’il est.

La dame de Wildfell Hall prend définitivement son envol dans son second chapitre qui lève le voile sur le passé d’Helen en nous introduisant son mari, incarné par un Rupert Graves qui en fait parfois des tonnes. Là encore, la dramatisation de David Nokes sacrifiera à plus d’une occasion la finesse de l’écriture pour faire son point de manière plus virulente.

La série se veut alors par moment plus graphique (autant qu’on peut l’être dans un period drama de cette époque) sans que cela n’enrichisse vraiment le récit, autre que s’assurer que rien ne soit laissé au hasard quant au développement de la relation abusive qui nous est relaté.

Pour autant, La dame de Wildfell Hall parvient à toucher au but, grâce à une histoire un brin sordide qui se penche sans fioritures sur le statut de la femme dans la société victorienne. Helen est une artiste, une épouse et une mère dont les droits sont limités par son sexe. L’héroïne voit ses rêves de romantisme être brisés par la dure réalité. La naïveté de la jeunesse finit bien logiquement par disparaitre pour laisser sa place à l’expérience, faisant d’Helen une femme à la fois responsable et prudente.

Au final, le récit gagne en force au fil des minutes grâce à une exploration intelligente de ses thématiques pour mieux faire impression et marquer les esprits. Adaptation méconnue, La dame de Wildfell Hall mérite donc largement d’être revisitée.

La dame de Wildfell Hall sera disponible en DVD chez Koba Films à partir du 2 janvier 2017.

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