Aller au contenu
Séries Autres séries Law & Order: Special Victim Unit – dernières affaires pour Elliot Stabler (saison 12)

Law & Order: Special Victim Unit – dernières affaires pour Elliot Stabler (saison 12)

  • par
  • 5 min read

SVU saison 12 - Law & Order: Special Victim Unit - dernières affaires pour Elliot Stabler (saison 12)

Après la fusillade qui avait blessé le légiste Melinda Warner, Elliot et Olivia doivent faire face au sordide quotidien de l’unité spéciale. Meurtres, viols, pédophilie, schizophrénie… Ils travaillent avec la nouvelle procureur, Gillian Hardwicke.

Personne ne l’avait anticipé, à commencer par Dick Wolf, créateur de la série, qui l’avouait lors de son récent passage au Festival de la TV de Monte-Carlo. Quelques semaines après la fin de cette 12ème saison, Christopher Meloni annonçait qu’il quittait pour de bon Law & Order : Special Victim Unit après 12 ans dans le rôle d’Elliot Stabler. Une nouvelle d’autant plus étonnante que jusqu’ici, c’était le destin de sa co-star Mariska Hargitay qui était incertain, et que rien, jusqu’à un épisode final fracassant qui le concerne justement, ne trahissait son envie de partir.

Cette décision brutale laissera plus d’un fan de la série sur sa faim, surtout que ce n’est pas le seul départ de l’année. Peu de temps après, c’était au tour de B.D. Wong d’officialiser son départ. Le showrunner Neal Baer avait annonçait plus tôt (dès novembre 2010) qu’il quittait la série au terme de 11 ans de collaboration. Quand finalement, on nous assène que Hargitay ne serait présente que dans 13 épisodes de la saison 13 (revus à la hausse depuis), force est d’avouer que l’on a un peu l’impression que le bateau sombre et les matelots avec.

Pourtant, cette douzième saison ne déçoit pas. Fidèle à elle-même, SVU (pour les intimes) ne se contente pas d’aligner les guests stars, elle s’offre deux arcs narratifs passionnants. Le premier concerne directement Olivia, qui est depuis bien longtemps devenue le fer de lance de la série, et introduit une junkie campée par Maria Bello, dont la mère a possiblement été violée par le même homme que celle de Benson. Les choses se compliquent lorsque la jeune femme laisse son fils à la garde de l’inspectrice. Olivia se retrouve donc mère à temps plein, l’occasion de mettre le doigt sur la solitude de plus en plus prégnante du personnage. Plus que jamais cette année, Olivia fait le bilan de son existence, une vie tout entière dévouée à son travail et sans possibilité de fonder une famille. Le trou béant que laissera l’enfant dans le cœur de l’enquêtrice quand il repartira accentue l’aspect tragique de Benson.

Le second arc s’offre la présence de Jeremy Irons en psychiatre, ancien accro du sexe, qui pense avoir commis l’irréparable autrefois. C’est cette fois Stabler qui établit des liens avec le « suspect/victime » sans que cela n’aille très loin. Elliot est un personnage dont on a, il faut bien l’avouer, fait le tour depuis un moment. Père, mari, catholique, flic. Point barre. Il devra certes faire face à une accusation foireuse d’attouchement sur un jeune suspect, croisera le fer à sa façon forte et virile avec les accusés masculins, mais en dehors du dernier épisode de la saison dans lequel il commet un acte qui aurait pu lui causer de graves ennuis (si le personnage était resté), il n’est pas franchement mis en avant.

C’est tout le contraire de sa partenaire dont l’énorme empathie envers les victimes la conduit à toujours plus s’impliquer. Outre la situation évoquée plus haut, Benson recroisera le chemin de l’agent fédéral interprétée par Marcia Gay Harden, elle-même victime d’un viol et surtout celui de la procureur alcoolique Sonya Paxton (Christine Lahti), dont elle va se prendre le meurtre en pleine figure. Un traumatisme de plus pour Liv.

Mais, si la série sent autant le sapin, c’est aussi parce qu’en interne, il y a du mouvement. Du côté des procureurs, nous assistons à un joyeux va-et-vient qui n’a ni queue ni tête. Censée être la procureur de référence cette année, Melissa Sagemiller disparaît sans que l’on sache vraiment pourquoi. Casey Novak (Diane Neal) reviendra le temps d’un épisode… sans croiser Olivia, absente pour l’occasion ! Sonya Paxton sera donc là le temps de deux épisodes avant de céder sa place à la revenante Sherri West (Francie Swift). Pire, dans la brigade, John Munch est de moins en moins présent (3 épisodes sur 24 !) alors qu’il est pourtant le partenaire de Fin. Même chose pour le psy de service, Georges Huang. Tous deux sont pourtant de tous les génériques.

En résumé, si Law & Order : Special Victim Unit semble souffrir de quelques rhumatismes liés à son grand âge, elle parvient toujours à nous surprendre en partant d’un point A presque banal pour arriver à un point B radicalement différent. Sans oublier les acteurs familiers de passages qui viennent donner vie aux intrigues de la série, comme Elizabeth Mitchell, à la fois victime et bourreau, Jennifer Love Hewitt, qui fut un temps annoncé comme possible remplaçante d’Hargitay, Colm Feore dans le rôle d’un milliardaire pervers, ou encore John Stamos qui campe un reproducteur en série.

Cette douzième année marque toutefois la fin d’une époque, celle d’un duo de flics aussi complémentaires que différents et la peinture d’un héros, Elliot Stabler, avec ses failles et ses faiblesses, qui n’aura pas tellement eu l’occasion de boucler « ses affaires », eu égard au départ précipité de Chris Meloni.

Poussée dans une nouvelle direction, la série va devoir se réinventer la saison prochaine.