Aller au contenu
Séries Le Bureau des Légendes Saison 3 : Les espions français en majesté

Le Bureau des Légendes Saison 3 : Les espions français en majesté

le bureau des legendes saison 3 - Le Bureau des Légendes Saison 3 : Les espions français en majesté

Le Bureau des Légendes continue de dérouler son impeccable arsenal narratif et visuel au cours de dix nouveaux épisodes qui constituent sa meilleure saison jusque-là. La série invente constamment sa géopolitique fictive dans un monde parfaitement tangible et définitivement lié au nôtre. Le nucléaire Iranien, les alliances militaires en Irak, la lutte contre Daech… La vie de la DGSE du Bureau des Légendes ressemble à n’en pas douter à celle de la vraie DGSE.

Le moteur de cette saison est donc la libération de Malotru (Mathieu Kassovitz). Doit-on potentiellement sacrifier des vies dans des opérations délicates, militairement et diplomatiquement, pour libérer un traître ? Car c’est bien ce qu’est Debailly : un des meilleurs agents français qui a offert ses services à autrui et vendu des secrets pour sa cause personnelle, et qui s’est mis tout seul dans cette situation tragique. Si la décision d’aller le chercher est assez rapide, la série prend le temps de peser le pour et le contre, avec des personnages évaluant ce qu’ils ont à y gagner avant de choisir des partenaires, volontaires ou manipulés.

Et en termes de manipulation, l’équipe du Bureau des Légendes est passée maître en la matière. Si Nadia El-Mansour (Zineb Triki) réussit à déjouer à plusieurs reprises les tentatives de récupération de la DGSE, elle reste bel et bien la première victime de l’agence. Attraper Debailly ne se fera pas sans elle, alors tous les moyens sont bons… La série se montre dans cette saison 3 encore plus retorse que les précédentes à ce niveau, car elle pousse le curseur du double jeu très loin, et l’arc autour de Debailly n’en est finalement pas le plus brillant exemple.

Le Bureau des Légendes devient véritablement le bureau des légendes quand Phénomène (Sara Giraudeau), agent de la DGSE, devient agent… pour la DGSE. Tout du moins, c’est que l’on veut lui faire croire, car c’est finalement le Mossad qui souhaite la recruter, sous couvert de la faire travailler pour la France.

S’ils vous ont contactée, c’est que votre légende a tenu. Pour eux, vous n’êtes qu’une sismologue qui revient d’Iran.  — Henri Duflot

Pour l’espionne, déjà en proie au doute quant à ses compétences et à son utilité au sein de la DGSE suite à sa dernière mission iranienne, le danger devient permanent et le jeu de l’agent double va tourner à la schizophrénie.

Plus que jamais, Le Bureau des Légendes se veut comme une série de bureau. Le processus bureaucratique, bien que souvent long et technique, n’est jamais sacrifié au profit de l’action. Pas besoin de toute façon, les discussions en salle de crise sont sources de suspense et de tension. Cela n’empêche pas la série de se montrer parfois drôle et de joue avec une certaine audace dans le genre de la comédie de bureau tout en s’articulant autour de sujets graves.

Il n’y a pas grand-chose à redire de cette superbe saison 3 qui semble en plus clore une sorte de trilogie dans l’œuvre encore en cours du Bureau des Légendes. Avec autant de personnages attachants, sur le terrain ou dans les locaux de la DGSE, aucun doute que les services secrets français auront encore bien des choses à raconter sur, on l’espère, de nombreuses saisons supplémentaires.