Recevant un message d’un pirate du temps, nos Légendes arrivent en 1863 dans le Mississippi, en plein cœur de la Guerre de Sécession. Très vite, ils se rendent compte que quelque chose ne va pas dans l’armée de la Confédération. De leur côté, Jax et Amaya tentent de récupérer des plans de bataille qui pourraient s’avérer décisif quant à l’issue de la guerre.
S’il y a bien une chose que je n’attends pas de la part de Legends of Tomorrow, c’est qu’elle s’intéresse à des sujets lourds. La série a toujours proposé des épisodes funs et légers, avec parfois de bonnes doses d’épique. C’est dans son ADN. C’est ce qu’elle sait faire. Abominations ne déroge pas à la règle : il est agréable, rempli de dialogues amusants et ne déçoit pas du côté des scènes d’action. Ce qui le différencie des épisodes plus traditionnels néanmoins, c’est son approche de l’esclavage.
Alors, disons-le tout de suite, Legends of Tomorrow n’est pas Underground. Cependant, les scénaristes n’ont pas peur de montrer à travers certaines séquences les horreurs de l’esclavage. En mettant ensemble Amaya et Jax, ils réussissent en outre à donner un poids émotionnel considérable à cette storyline. Tout en permettant à la jeune femme de trouver de plus en plus sa place au sein de l’improbable équipe, la confrontation à l’esclavage s’avère largement bénéfique pour le jeune homme.
Cet épisode 4 représente en effet une étape charnière pour Jax ; il prend conscience de ce que ses ancêtres ont vécu, et cela le responsabilise. Son désir de rester voir la plantation brûlée et son envie de changer les choses pour les Noirs de son époque le font grandir. Sa dernière scène avec Martin réussie à toucher comme aucune autre interaction entre les deux hommes l’avait fait auparavant.
Outre cette intrigue aussi inattendue que bienvenue, le reste de l’épisode se montre bien plus classique. Bon, vu que l’on parle tout de même de Legends of Tomorrow, l’équipe créative en pouvait s’empêcher d’épicer un peu les choses ; et dans le cas de la Guerre de Sécession, pourquoi ne pas rajouter des zombies ? Tout ce qui suit est évidemment complètement insensé, mais on se laisse aisément porter par un script qui fait la part belle aux bons mots. Si Mick brille tout particulièrement, malgré son temps d’écran réduit, la vraie star de la semaine se nomme Martin Stein.
On découvre un scientifique absolument terrifié à la simple énonciation du mot « zombie », ce qui donne lieu à des moments comiques très réussis. Son duo avec Ray est tout à fait appréciable, surtout parce que ce dernier ne se perd pas en atermoiements relatifs à la perte de son armure. La tension au sein du Waverider est assez faible – malgré le fait que Mick soit devenu entre-temps un zombie –, mais cette partie de l’intrigue remplit son contrat sans forcer, et nous permet en outre d’apercevoir à nouveau la bromance entre le criminel et Ray, qui trouve une nouvelle place dans l’équipe à la fin de l’épisode.
Enfin, la dernière intrigue d’Abominations concerne Nate, Sara et Ulysse S. Grant (John Churchill). Elle n’apporte rien de réellement nouveau, mais la dernière scène entre le Général et la Capitaine des Légendes est réussie. Je regrette un peu que cette dernière soit au second plan cette semaine, mais j’y trouve quand même mon compte.
En définitive, Abominations est un épisode solide. On peut lui reprocher son découpage étrange, entre trois storylines qui n’ont pas vraiment de rapport les unes avec les autres, mais il se rattrape aisément avec de l’humour, de l’action et tout ce qui concerne Jax et Amaya. La scène finale émeut considérablement et, sous les airs de Follow the Drinking Gourd, nous laisse contemplatifs, devant la jolie réussite que représente ce que l’on vient de voir.