Si l’on excepte Supergirl, j’ai l’impression que toutes les séries de l’Arrowverse cette saison ne savent plus trop ce qu’elles sont. Pour Legends of Tomorrow, c’est moins grave que ses deux autres comparses, puisque la série a accumulé un tel capital sympathie qu’il est difficile de s’ennuyer devant un épisode. Néanmoins, cela ne veut pas dire que la saison en tant que telle n’en souffrira pas avec une relecture plus globale, une fois le dernier épisode achevé.
Cet épisode 14 nous montre tout de même que l’action se précise, puisque l’on arrive à la fin de saison. Cool Gary a pris le contrôle du Bureau du Temps, tandis que Neron piège les Légendes sous une épaisse couche de neige. À partir de là, comme souvent, les intrigues se retrouvent divisées en trois, pour des résultats contrastés.
Nate et Zari continuent d’occuper du temps d’écran, avec très peu de résultats positifs. Ce n’est pas que les deux acteurs n’ont aucune alchimie, mais l’écriture de leur relation semble avoir été réalisée à la va-vite. Dès lors, si leurs interactions autour de l’œuf de dragon sont sympathiques, il se dégage un sentiment d’inutilité assez fort.
Du côté du Bureau du Temps, les choses sont tout de suite plus intéressantes. Mona n’est pas aussi insupportable qu’à son habitude et son personnage fonctionne bien avec Nora. Les deux femmes mènent l’enquête pour déterminer la raison de l’hypnose générale des agents et pourquoi Gary est désormais aussi cool. Le pourquoi du comment est dans la lignée parfaite du ton de Legends of Tomorrow. Le seul point négatif est du côté de Wolfie, l’alter ego monstre de Mona, qui est toujours aussi inélégant à regarder, avec des effets spéciaux ridicules. Tout comme il est difficile de ressentir de l’émotion pour un personnage auquel on est peu attaché.
Les deux derniers arcs ont bien plus de succès. D’un côté, John se rend enfin compte qu’il est un homme bien, qui prendra la décision courageuse, et non pas celle qui est facile. Même si elle sert principalement de procédé scénaristique, la créature magique de l’épisode offre une jolie introspection du personnage. À ses côtés, Evil Ray est très divertissant et le plan de Neron est simple et efficace. Tout cela agrémenté d’un petit twist final quant à l’identité de Tabitha, et l’on a là une excellente histoire.
Enfin, cela faisait longtemps que les Légendes n’avaient pas mis l’accent sur le fait qu’elles forment une famille. Il est vrai qu’avec les multiples changements de personnages, les dynamiques devenaient plus floues. Mais là, les scénaristes ont l’intelligence de mettre Sara et Mick face à face, pour leur rappeler — et à nous aussi — qu’ils font partie des « originaux », ceux qui étaient là dès le début. Il en ressort de l’émotion, mais aussi une douce joie et appréciation du temps qui passe, appuyant sur un des points centraux qui font de Legends of Tomorrow une bonne série. C’est finalement grâce au troisième membre de base — Ray — que nos Légendes s’échappent, afin de mener un nouveau combat décisif pour sauver le monde. Un combat que l’on espère épique et stupide ? Dans le style de la série.
Lancée dans sa dernière ligne droite d’une saison qui ne semble pas savoir ce qu’elle est, Legends of Tomorrow resserre quelque peu les vis narratives, mais se disperse encore trop dans des intrigues inutiles. Néanmoins, toutes les pièces sont en place pour les deux derniers épisodes que j’espère efficaces.