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Les Invincibles – Saison 2

Les Invincibles Saison 2 - Les Invincibles - Saison 2

La vie post-pacte semble tant bien que mal suivre son cours pour les « Invincibles », après la fuite d’Hassan, le jour de son mariage. FX est enfin devenu psychologue, Mano survit en faisant du service après-vente par téléphone, et Vince est officiellement en dépression. Sans nouvelles d’Hassan depuis plusieurs mois, voici que ce dernier réapparaît, bien décidé à reprendre sa vie en main, et à en faire profiter ses potes. Accompagnés par une équipe télé qui fera le point régulièrement sur l’avancement  de ce nouveau défi, les 4 garçons se mettent en route pour « Le Rallye du Bonheur »…

Après une première saison inégale, mais qui avait le mérite d’apporter du sang neuf dans la fiction comique française, Arte a donc diffusé la seconde saison de sa série Les Invincibles. Tournés avant même la diffusion de la première saison, ces nouveaux épisodes possèdent – à quelques détails près – les mêmes qualités et défauts que les premiers.

Ainsi, Hassan, qui avait fini par quitter Cathy le jour de leur mariage, est aux abonnés absents en début de saison, et tout le monde semble s’en accommoder. Le Pacte de la première saison (dans les grandes lignes : larguer sa copine, aucune relation sérieuse, les potes et la fête d’abord) ayant été un lamentable échec, les trois garçons restants tentent de garder le cap de leur vie. Celle-ci n’est pas franchement palpitante, voire même complètement déprimante. Si le ratage du Pacte était indéniable, il avait cependant eu le mérite de réveiller ces adulescents , de les sortir de la routine qui les guettait, du manque d’excitation dans leur vie, et du vieillissement prématuré. Après ce constat et cette ellipse entre les 2 saisons, le retour d’Hassan marque donc la volonté d’accepter de grandir, de devenir un homme (un vrai), et d’assumer leur statut d’adulte.

Cette saison 2, clairement meilleure sans pour autant être parfaite (loin de là), bénéficie d’un ton plus mature, fort appréciable après le côté « cour de récré » de la première. Les personnages semblent résolument tournés vers l’avenir, avec des objectifs réalistes et « de leur âge » : Hassan se voit en père, FX est décidé à trouver l’amour, Mano va tenter de vivre de sa musique, et Vince va essayer de se sortir de sa dépression. Armés d’une « carte d’entraide individuelle » et d’une « carte d’entraide collective » à brandir à n’importe quel moment du rallye, tous les moyens seront bons pour (re)devenir heureux. C’est malheureusement ici que les problèmes se font sentir.

Malgré leur apparente bonne volonté, les 4 potes sont toujours empêtrés dans leurs petites mesquineries et cachotteries et semblent toujours vouloir prendre les mauvaises décisions. Si ce ressort narratif peut s’avérer inspiré et drôle de temps à autre, il devient surtout répétitif et lassant. Il est difficile de les croire amis depuis de longues années tant ils n’arrivent jamais à être honnêtes les uns envers les autres. C’est un principe qui a tendance à nous révéler à nous-mêmes nos petits mensonges et autres lâchetés quotidiennes, mais qui fait perdre à la saison une partie de sa crédibilité et de son charme.

La série en possède pourtant, du charme. Si cette fâcheuse tendance des garçons à tout faire à l’envers est parfois pénible à suivre, elle permet des moments de « télé-réalité » savoureux. Ces fameux passages où les garçons, tous assis les uns à côté des autres devant l’équipe de tournage, annoncent fièrement leurs avancées respectives dans le rallye alors que le spectateur a suivi leur déchéance pas à pas, restent un des points forts de la série. La contradiction évidente (et quasi permanente) entre les paroles et les actions de nos héros sont des moments assez riches. Ils ne suffisent pourtant pas à sauver certaines facilités narratives et autres rebondissements discutables.

Mais, même dans ses moments les plus horripilants, la série peut compter sur un casting à toute épreuve. Malgré des caractères et des directions scénaristiques parfois douteuses, les 4 acteurs principaux incarnent corps et âme leurs « Invincibles ». Benjamin Bellecour (FX), Cedric Ben Abdallah (Vince), Jean Michel Portal (Mano), et Jonathan Cohen (Hassan), dans des partitions très différentes, réussissent, comme par enchantement, à nous faire croire à cette bande de potes.

Et alors qu’Arte avait déjà mis les petits plats dans les grands en première saison côté seconds rôles, c’est ici un festival. Présent dès le début de la série en beau-père mutique d’Hassan (la meilleure réplique de la première saison étant son « Sauve-toi »), Jackie Berroyer, de retour rapidement, est encore formidable. Agnès Soral, en chanteuse 80’s sur le retour, tout en clichés hippies, est fantastique, et Patrick Bouchitey incarne à la perfection un rockeur au cœur tendre, qui cherche à prouver à Mano qu’ils sont bien père et fils. Sans oublier Sonia Rolland, craquante, et Luce Mouchel, quinqua pimpante et débridée. Et la liste n’est pas exhaustive…

On pourra également parler de la bande originale, compil Pop/Rock  qui enchaîne goldies indés et tubes mainstream à la vitesse de la lumière. On y croise MGMT, Iggy Pop, Kim Wilde, KC & The Sunshine Band, Europe, Kim Wilde, ou encore…Jeanne Mas. La chaîne de Tracks et de One Shot Not a clairement voulu marquer son bout goût musical. Cette soundtrack accompagne surtout parfaitement les personnages qu’elle décrit : connaisseurs, exigeants et résolument tournés vers les (grands) artistes anglos-saxons.

Si Les Invincibles n’évite pas les écueils et les clichés du genre comédie dramatique générationnelle, elle peut néanmoins se vanter d’avoir un casting hétéroclite et talentueux pour servir des épisodes pas toujours passionnants, mais qui réussissent tout de même à nous tenir en haleine jusqu’à sa conclusion.