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Les Nouvelles Aventures de Sabrina : La chasse au patriarcat

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Les Nouvelles Aventures de Sabrina Saison 1 - Les Nouvelles Aventures de Sabrina : La chasse au patriarcat

Oubliez la gentillette sitcom de la fin des années 90 qui s’est imposée dans notre imaginaire avant tout grâce à son Salem parlant. À sa décharge, la comparaison entre les deux œuvres est peu avenante, tout simplement ; car Les Nouvelles Aventures de Sabrina n’est pas un reboot ou remake, mais une adaptation d’une série de comics — The Chilling Adventures of Sabrina mettant en scène la jeune sorcière dans un univers d’un glauque à la limite de l’horrifique.

Chapeauté par Roberto Aguirre-Sacasa (Riverdale), le récit débute alors que Sabrina Spellman s’apprête à fêter ses 16 ans. Cependant, cette année, la jeune adolescente doit faire un choix. Hybride d’une mère mortelle et d’un père sorcier, elle va devoir décider si elle veut être baptisée et devenir membre de l’Église de la Nuit ou renoncer a ses pouvoirs et continuer sa vie au côté des mortels.

C’est avec une certaine aisance que Roberto Aguirre-Sacasa parvient à nous faire plonger dans l’univers de la jeune sorcière. Terriblement esthétique, la série bénéficie d’une direction artistique splendide, que cela soit sur le design des différentes créatures peuplant le show ou les décors dignes d’un film de Guillermo Del Toro, on prend un grand plaisir à regarder ces 10 épisodes.

Cependant, la force des Nouvelles Aventures de Sabrina ne réside pas seulement dans son aspect visuel, totalement en adéquation avec son époque, les scénaristes explorent avec intelligence des sujets de sociétés. C’est ainsi que le Dark Lord — Satan — devient une métaphore du patriarcat et l’Église de la Nuit une critique acerbe des religions engluée dans des rites d’un autre temps et en total décalage avec leur époque. Plus encore, les scénaristes évoquent la notion de consentement, de privation des libertés pour les femmes, d’hégémonie du sexe masculin au sein de l’Église de la Nuit. Dans ce prolongement visant à dénoncer tout extrémisme religieux, viennent se greffer des sujets tels que le harcèlement scolaire.

En s’appuyant sur une galerie de personnages assez éclectiques, Les Nouvelles Aventures de Sabrina permettent une assez belle — et large — représentation des minorités en banalisant ainsi les sexualités et les genres, une chose terriblement agréable. Sans mal, la jeune sorcière, parfaitement campée par Kiernan Shipka, s’impose comme une héroïne bad-ass qui n’a pas peur de se dresser contre toutes formes d’injustice. Bien entendu, comme dans la sitcom, on retrouve les tantes de Sabrina, Hilda (Lucy Davis, adorable) et Zelda (Miranda Otto) délicieusement désopilantes, mais qui prennent au fil de cette première partie plus d’épaisseurs, tout comme Ambrose (Chance Perdomo), le cousin de Sabrina.

Si la série parvient à trouver un bel équilibre entre intrigues stand-alone et mythologique (une chose rare pour une production Netflix), l’ensemble souffre de quelques problèmes de rythme. En effet, avec des épisodes d’une durée moyenne d’une heure, il arrive fréquemment que la série patine un tantinet surtout quand elle propose un récit en huis clos, comme dans son 5e épisode se déroulant dans le manoir des Spellman.

Néanmoins, cette première saison de Les Nouvelles Aventures de Sabrina parvient à rapidement imposer son ton et son style sans pour autant manquer de fond. Même s’il n’est jamais bon de comparer, j’ose dire que Sabrina Spellman est peut-être la plus digne héritière de Buffy Summers. Il ne reste plus qu’à espérer que la saison 2 ne décevra pas.

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