Il y a quelque chose de satisfaisant dans la conclusion de la saison 2 de Lethal Weapon. Au lieu de donner envie de voir la suite, le cliffhanger a été amené d’une manière qui laisse un sentiment d’accomplissement. L’histoire de Martin Riggs est terminée.
À la base, L’arme fatale est au sujet de cette relation explosive et étrangement complémentaire entre Riggs (Clayne Crawford) et Murtaugh (Damon Wayans). La série joua bien sûr dessus et, même dans les derniers instants, il est reconnu que les deux amis se sont mutuellement aidés. L’un et l’autre se sont encouragés à revivre. Cela n’a pas exactement le même sens pour Murtaugh que pour Riggs, mais le parallèle entre les deux flics est évident.
Néanmoins, la série nous a principalement raconté durant ses deux premières saisons l’histoire de Riggs, Murtaugh étant finalement un simple contrepoids dont la plus grande qualité est d’être un bon interlocuteur pour son partenaire, son supérieur, ses autres collègues, Leo Getz, sa femme et ses enfants. Il est relativement sans intérêt seul.
D’ailleurs, cela est tellement évident que les scénaristes ont décidé de lui offrir une storyline durant laquelle ce brave Roger choisit de prouver qu’il n’est pas ce que tout le monde voit en lui. Ce que l’on en retiendra est que Trish est vraiment la meilleure femme qu’il pouvait épouser.
À côté de cela, Martin a été confronté au traumatisme de son enfance et reconnecté avec son père pour le meilleur et le pire. Il a accepté d’aller de l’avant et de se lancer dans une nouvelle relation avec son amie d’enfance, Molly (Kristen Gutoskie). Il a reconnu ses problèmes pour mieux les adresser.
Concrètement, au milieu des scènes d’action que la formule Lethal Weapon nous impose dans chaque épisode, Riggs a continué à avoir un long et enrichissant développement. Ce fut intense, dangereux et intelligent.
Si les enquêtes étaient de plus en plus anecdotiques, étant régulièrement traitées mécaniquement, Riggs — ou plutôt Clayne Crawford — délivra sans relâche de quoi faire battre le cœur de la série. Son instabilité qui servait à excuser les excès du début est devenue la source d’une étonnante tension dramatique qui fonctionne plus à un niveau émotionnel que toute autre chose.
En bout de course, Lethal Weapon a été en saison 2, plus que jamais, The Martin Riggs Show et cela lui a réussi.
L’histoire de Riggs a alors pu être creusée en profondeur pour nous mener à confrontation libératrice avant une conclusion qui choque plus pour son côté tragique que pour le suspense qui en découle. D’ailleurs, le renvoi de Clayne Crawford dissipe toute la tension qui existait, permettant de fermer un chapitre qui semble étonnamment complet.
Au bout du compte, avec ses deux premières saisons, Lethal Weapon forme un tout en ce qui concerne l’histoire de Riggs, la seule qui comptait réellement. La suite s’annonce ainsi comme étant un second départ, une nouvelle histoire. Peut-être que Roger aura le droit à la sienne ? Cependant, dans sa forme actuelle, la série s’est bel et bien terminée et il n’y a peut-être pas trop de regret à avoir. Après tout, au cinéma, on se serait bien passé du 4e opus de L’arme fatale…
