Alors que FOX propose de se plonger dans le monde futuriste de Minority Report, CBS s’est tourné quant à elle vers le long-métrage Limitless avec Bradley Cooper et a décidé d’en faire aussi une suite en série. La différence étant tout de même que Cooper est producteur sur le show et apparait au sein de ce premier épisode.
Pour autant, cela ne va pas empêcher l’équipe de Limitless de revisiter à sa manière le film en reprenant une structure narrative similaire dans son premier quart d’heure. Les choses ont le mérite d’aller vite, évitant ainsi que l’on s’arrête trop sur le sentiment de déjà-vu — de toute façon inexistant pour une partie du public.
Pour ceux qui, justement, n’ont pas vu le film de Neil Burger sorti en salles en 2011, l’histoire suivait Eddie Morra (Bradley Cooper), un auteur de science-fiction quelque peu loser qui peine à écrire son livre et qui vient de se faire larguer par sa petite-amie. Il rencontre par hasard son ex-beau frère Vernon qui lui propose de tester le NZT, une drogue qui développe en quelques minutes les facultés cognitives de celui qui l’ingère, et qui transforme à tout jamais l’existence d’Eddie.
Dans le pilote de Limitless, qui prend place après le film, Brian Finch (Jake McDorman) n’est pas écrivain, mais musicien. Il ne va nulle part dans sa carrière et a le sentiment de n’avoir rien à offrir, surtout lorsque son père tombe malade et qu’aucun médecin ne parvient à le diagnostiquer. L’ex beau-frère laisse sa place lui aussi à un ancien membre du groupe de musique de Brian qui va connaitre un destin similaire. La situation dévie naturellement, Brian étant destiné à travailler pour le FBI et non à rejoindre le monde de la finance (ce que fait Eddie dans le film).
On retrouve également une narration similaire avec voix off et des effets visuels moins prononcés, mais présents pour retranscrire les effets de la drogue qui permettent ainsi à Brian de prendre les bonnes décisions lorsqu’il le faut. C’est important quand vous avez par malheur croisé le FBI au pire moment possible. N’allons pas croire que cela empêche pour autant Brian de faire des choses stupides.
Derrière la caméra, Marc Webb s’est par le passé montré plus ambitieux et ingénieux, mais il parvient à tirer profit de quelques opportunités fournis par le NTZ pour insuffler une énergie indéniable au pilote. Dans le rôle-titre, Jake McDorman se montre sympathique fort rapidement dans la peau de Brian qui se trouve à un tournant notable de son existence et tenant le rythme dans le but d’aider son père plus que lui-même. L’angle familiale permet d’humaniser le personnage et on retrouvera d’ailleurs cette approche avec l’agent Rebecca Harris (Jennifer Carpenter) pour un résultat moins convaincant.
Ce premier épisode de Limitless a bien entendu l’obligation de réintroduire tous les éléments liés au NTZ pour mieux lancer le récit dans la bonne direction. La drogue est utilisée pour poser des mystères qui pourront ainsi être développés au fil du temps, même si celui lié à l’agent Harris se montre trop forcé dans le décor. Ajoutons à cela la participation bienvenue de Bradley Cooper qui permet de reconnecter avec son personnage et légitimer la raison d’être de la série de manière étonnante.
Limitless s’offre un premier épisode plutôt engageant. Suffisamment énergique, avec un lead qui suscite de la sympathie et qui est plus que bien entouré, l’ensemble se révèle efficace, fonctionnant donc comme il faut même si cela a pour effet de nous conduire vers un procedural CBS trop classique. Reste alors à voir si le NTZ permettra bel et bien à Limitless de dépasser la formule de base et d’exploiter son potentiel.