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En saison 2, Locke & Key fait le plein de clés, mais pas de bonnes idées

Locke and Key Saison 2 bilan - En saison 2, Locke & Key fait le plein de clés, mais pas de bonnes idées

Keyhouse, la maison ancestrale de la famille Locke, possède tout pour être à la fois magique et horrifiante dans Locke & Key. Deux éléments que cette adaptation du comics de Joe Hill et Gabriel Rodriguez, signée Carlton Cuse et Meredith Averill, ne possède qu’en trop petite dose.

La première saison de Locke & Key nous introduisait au clan Locke, nous révélait le potentiel des clés et la menace que représentait le démon prénommé Dodge. On jonglait dès lors entre un soupçon de magie provoqué par l’utilisation d’une clé et une horreur aseptisée enclenchée par une tentative de Dodge de mettre la main sur une clé.

Naturellement, les enfants Locke — Tyler (Connor Jessup), Kinsey (Emilia Jones) et Bode (Jackson Robert Scott) — vont découvrir de nouvelles clés au cours de la saison 2 de Locke & Key, mais aucune qui leur permettra de développer un plan solide et crédible pour combattre leur adversaire. En vérité, cette saison 2 souffre d’un problème narratif pénible, où l’intrigue évolue à cause de la décision stupide d’un personnage.

Lorsque l’on retrouve les Locke, ils sont convaincus qu’ils ont battu Dodge (Griffin Gluck/Laysla De Oliveira) et qu’il n’y a plus rien à craindre. Alors qu’ils ignorent que Dodge est en réalité encore tout prêt d’eux et s’est allié avec Eden (Hallea Jones), le trio découvre de nouvelles clés et explore ainsi le pouvoir de la magie, tout en déverrouillant de vieux secrets de familles.

C’est d’ailleurs dans le passé de la famille Locke que cette saison 2 de Locke & Key trouve son meilleur matériel. Les flashbacks viennent enrichir le passé pour mieux découvrir une partie des actions des fameux gardiens des clés, le groupe d’amis de Rendell, tandis que d’autres nous ramènent à la guerre d’indépendance pour nous en apprendre plus sur la création des clés. La mythologie de la série en ressort étoffée et rappelle dès lors la richesse de son univers.

La série s’intéresse aussi de près aux pertes de mémoire, et aux effets psychologiques ravageurs que cela peut avoir, de manière un brin superficielle sur Nina (Darby Stanchfield), ou pour créer un peu de drame émotionnel avec Jackie (Genevieve Kang), la petite amie de Tyler. Le sujet prend vraiment du relief auprès de Duncan (Aaron Ashmore) lorsque celui-ci est confronté à son passé et à la magie. Le personnage avait peu fait en saison 1, mais il s’était révélé vite attachant et cette intrigue se repose judicieusement sur la sympathie qu’il suscite pour créer de véritables enjeux, à travers la détresse du personnage et l’impuissance de ceux qui l’entourent.

Cela donne une direction précise à la quête des clés qui font plus ou moins leur apparition quand le scénario le requiert, pour servir les enfants Locke. Ces derniers font des découvertes intéressantes, entre la clé d’Hercule et la clé de la maison de poupée, mais l’utilisation des clés durant la saison peut aisément être qualifiée de déplorable — surtout avec celle de la maison de poupée, à la puissance énorme, mais mal utilisée une fois démontré ce qu’elle pouvait faire. De manière générale, les enfants Locke semblent par moment oublier qu’ils ont des clés quand cela compte ou en abusent en privé pour des choses plus ou moins superficielles.

Pire que l’utilisation est sans aucun doute la négligence du trio Locke avec les clés qui passent de mains en mains avec trop d’aisance. Le problème était déjà présent en saison 1, il s’intensifie malheureusement dans cette seconde saison, et il y a de quoi être énervé par leur irresponsabilité. À cela s’ajoute un enchainement d’idées et de décisions stupides pour créer de la tension et du danger pour les Locke. Le scénario télégraphe qui plus est les actions des personnages au point de rendre l’ensemble tragiquement prévisible.

Cette saison 2 de Locke & Key tente tant bien que mal de continuer à mélanger éléments magiques, frissons et intrigues sentimentales, mais s’emmêle plus que de raison les pinceaux. Les clés sont mal utilisées, les frissons se font rares (et ce n’est pas une courte attaque d’une araignée géante à Keyhouse qui va compenser), et la partie romantique est souvent plus encombrante qu’autre chose (la relation entre Nina et le professeur semble presque venir d’une autre série).

Locke & Key souffre sans aucun doute d’avoir en postulat de départ une idée sincèrement cool, avec des clés qui offrent plein de possibilités. Les scénaristes peinent cependant à en prendre pleinement possession (les meilleurs concepts et scènes viennent généralement du comics) pour donner corps à un récit épique et dramatique. Au lieu de cela, on se trouve avec du drama forcé et les plans stupides des Locke pour forcer l’intrigue à aller dans la direction choisie par les scénaristes.

Les défauts déjà présents en saison 1 se sont dès lors accentués dans cette saison 2 et il est alors difficile de se réjouir à l’idée d’une saison 3 (déjà tournée) qui aura beaucoup à faire pour délivrer cette aventure épique, dramatique, horrifique et magique fascinante que devraient vivre les enfants Locke.

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