Frank Agnew est un policier qui va commettre un crime pour se venger. Bien qu’il soit convaincu qu’il a réussi à camoufler ses actions, les affaires internes pointent leur nez à son travail et Frank perd le contrôle de sa vie.
Avant de devenir une série pour AMC (à partir du mois d’août), Low Winter Sun est une production anglaise composée de deux épisodes de 90 minutes qui furent diffusés en 2006 sur Channel 4.
Écrite par Simon Donald, Low Winter Sun nous plonge dans l’univers policier noir d’Édimbourg aux côtés de Frank Agnew – incarné par Mark Strong – qui tue un de ses collègues par vengeance. Épaulé par le détective Joe Geddes (Brian McCardie), Frank pense avoir fait tout ce qu’il fallait pour que l’on ne remonte jamais à lui ; seulement, avec les affaires internes qui viennent enquêter sur le policier disparu, la vie de Frank se complique et menace de s’écrouler.
Low Winter Sun est alors un jeu de déception, de corruption et de manipulation dans les forces de l’ordre, Frank découvrant progressivement la véritable portée de son acte. Au départ, nous nous trouvons face à un crime violent, commis par passion mais avec raison ; la suite se complexifie, car Frank ne savait pas tout et il est donc pris inexorablement dans une situation plus tordue qu’il ne le croyait.
La série joue habilement du fait que l’on connait les coupables, mais que l’on ne sait pas vraiment comment Frank et son collègue se sont retrouvés tous les deux dans cette position. On passe de la recherche d’une personne disparue à une enquête policière où Frank occupe une place prépondérante et doit alors résoudre un crime sans s’exposer. Autour de lui, les choses dégénèrent quelque peu, l’enquêteur n’ayant qu’un contrôle limité sur ce qui se déroule, mais cherchant à mener à bien son affaire en sauvant sa peau. Qui plus est, ses collègues, et tout particulièrement Dani (Neve McIntosh), se rapprochent inexorablement d’une certaine forme de vérité.
Frank et Joe sont alors deux policiers sous pression, leurs destins étant inextricablement liés pour le meilleur et pour le pire. Il en ressort une certaine dose de violence et un désespoir palpable qui les rend aux aguets. Low Winter Sun s’amuse d’ailleurs à l’occasion, au cœur d’une ambiance parfois étouffante, à distiller un peu d’humour, souvent à l’aide de situations un brin tordu – qui pourrait faire tout exploser aux visages des deux hommes.
Plus l’intrigue progresse et plus la chute devient aussi évidente qu’inévitable. La seconde partie de la série en souffre légèrement, car tous les éléments ont été placés d’une façon à nous y conduire et que pour rester cohérente, Low Winter Sun ne peut que suivre la route qu’elle a elle-même tracée. Cependant, le jeu des acteurs (avec en tête McCardie) et la réalisation compensent cette lacune, participant très bien à immerger dans l’œuvre et à captiver quasiment du début à la fin.
Dans son registre, Low Winter Sun se révèle donc un thriller noir bien calibré qui, avec seulement deux épisodes, n’a pas vraiment la possibilité de s’égarer. Le show se montre accrocheur d’un bout à l’autre et marque grâce à la dérive émotionnelle qui ressort des dilemmes moraux posés aux personnages.
À la fin, on peut d’une certaine façon voir une série qui, avec plus de temps, aurait eu l’opportunité d’explorer d’autres pistes, offrir des approfondissements à ses têtes d’affiches et plus de temps à ses personnages secondaires. C’est donc là que la série d’AMC entre en jeu, trouvant finalement dans la version anglaise les bases d’un show policier noir qui peut être aussi intense que fascinant.