Un groupe d’amis dans la quarantaine se rend à Belize pour célébrer le départ en retraite d’un ancien camarade qui a fait fortune. Ce qui s’annonçait comme de sympathiques vacances prend un étrange et dangereux tournant…
On ne prend pas les mêmes et on recommence, pourrait-on dire avec Mad Dogs, adaptation de la série anglaise de Chris Cole qui a collaboré avec Shawn Ryan (The Shield) sur ce pilote Amazon.
Il parait vain – encore plus avec le créateur de l’original impliqué dans le projet – maintenant de continuer à débattre sur la pertinence de faire une copie-carbone d’un épisode. Le procédé est courant, mais il est évident qu’il n’est gênant que pour ceux qui ont vu l’œuvre de base (dont je fais partie ici). L’idée présente dans les esprits aujourd’hui semble qu’il est surtout question de développer une histoire similaire sur une certaine durée avant de chercher à s’en éloigner.
Plus le remake met du temps à se distancer de la série originale, plus il est difficile de justifier un investissement de temps si on connait déjà l’histoire. Pour le moment, ce n’est pas encore le problème de Mad Dogs, qui reprend donc le pilote anglais en y changeant quelques détails.
Au lieu de Majorque, c’est à Belize que le groupe d’amis se rend pour retrouver Milo (Billy Zane), un ancien camarade qui s’apprête à prendre sa retraite anticipée. Ce dernier a fait fortune tandis que ses quatre amis mènent des existences plus ou moins insatisfaisantes.
Le décor se veut donc paradisiaque, et s’il est évident que l’on aimerait bien être aussi en vacances, la réalisation n’abuse pas de plans de cartes postales. La belle villa, le soleil et la mer ne sont là que pour mieux dissimuler une situation plus sombre et dangereuse, ce que vont apprendre à leurs dépens Joel, Lex, Cobi et Gus – incarnés par Ben Chaplin, Michael Imperioli, Steve Zahn et Romany Malco. Notons au passage que Chaplin jouait dans l’original le rôle que tient Billy Zane dans cette version.
Comédie noire, Mad Dogs repose énormément sur les épaules de ses acteurs pour injecter de la nuance là où le scénario en manque, les personnages étant présentés assez grossièrement pour être facilement cernables. Les ressentiments sont nombreux et les rapports plus complexes que la situation peut laisser entrevoir au départ. Il faut donc compter sur le talent des interprètes pour finalement faire apparaitre les subtilités dans les multiples griefs, remords, difficultés ou autres connus par leurs personnages, des hommes dans la quarantaine qui n’ont pas vu leur vie prendre le tournant escompté. De ce fait, ils réussissent à créer une dynamique bien à eux, une version alternative de ce que l’original Mad Dogs offrait dans le registre.
Pour le reste, les rouages scénaristiques sont les mêmes, si ce n’est que l’intrigue ne se termine pas au même moment, du fait d’un épisode plus long. Ce n’est pas une mauvaise chose, car cela permet de signifier dans quelle direction le récit est destiné à s’orienter à court terme.
Le pilote de Mad Dogs délivre ainsi une introduction quelque peu grossière dans la présentation de ses personnages, mais suffisamment bien emballée et jouée. L’histoire prend son tournant dans le dernier acte, révélant finalement plus explicitement quels types d’intrigues la potentielle série compte raconter. Reste à savoir, si commande il y a, si les comparses américains sont destinés à suivre ou non la même route que la bande anglaise.
Mise à jour : Amazon a commandé une saison de Mad Dogs à la sauce américaine.