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Séries Marco Polo Saison 2 : L’empire grandit et la série s’améliore

Marco Polo Saison 2 : L’empire grandit et la série s’améliore

Marco Polo Saison 2 1 - Marco Polo Saison 2 : L'empire grandit et la série s'améliore

Quand on pense à Marco Polo, c’est l’exploration qui vient en tête. Néanmoins, comme la première saison de la série de John Fusco l’a bien mis en avant, le Vénitien n’était pas le personnage le plus intéressant qui soit. Par contre, il fréquenta des figures historiques qui étaient réellement dignes d’intérêt.

En saison 2, nous retrouvons donc Marco (Lorenzo Richelmy) alors qu’il disparait toujours plus dans l’ombre de Kublai Khan (Benedict Wong) qui dirige un empire dont l’expansion apporte plus de problèmes que de joies.

Il n’est définitivement plus question de se familiariser avec cet environnement particulier qu’est la cour de l’empereur mongol. A présent, Marco Polo assume pleinement son ambition et s’affirme comme étant une série politique. Cela se fait sous le couvert d’une élection demandée par Kaidu (Rick Yune). Le cousin de Kublai pense que le trône lui revient de droit et que la politique de l’Empire doit être de valoriser la culture mongole uniquement.

Kaidu n’est pas un conservateur radical, mais sa vision est limitée. Elle est également animée par une jalousie qu’il a héritée de sa mère. La politique chez les Mongols est un jeu dangereux et les perdants qui restent en vie ne continuent d’avancer qu’à l’aide de la haine qui les alimente.

Concrètement, quand House of Cards vend la politique comme étant impitoyable, Marco Polo va plus loin en nous montrant ce que pourrait être le règne de Frank Underwood s’il cherchait à contrôler l’Empire Mongol. Dans cette histoire, son rôle est tenu par Ahmad (Mahesh Jadu), le vice régent qui manipule son leader et crée une complexe toile faite de trahisons, de corruption et de mensonges en tout genre.

Si Kaidu est la menace visible, l’ennemi est bien caché et il est plus dangereux qu’un guerrier mongol sur son cheval.

Marco Polo flirte alors moins en saison 2 avec le folklore et le mystique. La série ne perd pas totalement son sens de l’aventure et livre toujours quelques combats mémorables. Elle propose également encore une bonne touche de dépaysement avec ses décors impressionnants, mais elle est bien plus à dimension humaine. L’intérêt se trouve dans les liens, dans la notion de famille étendue, de connexion des cultures et des religions.

Marco Polo s’efface alors bien souvent et, même quand il est appelé à jouer un rôle plus important, il n’est réellement plus que le sidekick. C’est une position qui lui sied bien et qui permet surtout à la famille du Khan d’occuper la place qu’elle mérite. C’est plus son histoire que celle de ce latin.

L’évolution des points de vue et l’exploration de l’angle politique rendent en tout cas Marco Polo plus captivante et haletante. On peut regretter que certains personnages – comme Lotus (Michelle Yeoh) et Hundred Eyes (Tom Wu) – n’aient pas plus d’espace pour évoluer, mais il n’y a que 10 épisodes et cela est presque peu pour raconter tout ce qui devait l’être. Cela se ressent d’ailleurs particulièrement quand la saison se termine, nous laissant dans l’expectative avec un cliffhanger inattendu.

En saison 2, Marco Polo a donc su contourner certains des problèmes qui handicapaient ses débuts et, en poussant Kublai Khan à justifier sa politique, la série nous délivre un discours qui s’avère plus contemporain et pertinent que celui qu’elle proposait auparavant. Le tout étant appuyé par des performances mémorables – notamment celles de Benedict Wong, Joan Chen, Mahesh Jadu et Olivia Cheng – qui aident le show à réaliser son potentiel. Maintenant, on attend l’annonce d’une saison 3.