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Séries Marianne saison 1 : Le début du cauchemar

Marianne saison 1 : Le début du cauchemar

marianne - Marianne saison 1 : Le début du cauchemar

octobre horreur - Marianne saison 1 : Le début du cauchemarOctobre est le mois de l’horreur. À cette occasion, Critictoo vous aide ainsi à avoir quelques frissons à l’aide d’une sélection d’articles.

Une page se tourne dans le monde télévisuel français. La série Marianne, création de Samuel Bodin pour Netflix ouvre sans conteste la porte à tous les cinéastes qui pensaient qu’il était impossible de faire du genre en France. Cela n’est pas pour dire que la représentation est inexistante, simplement que sa pauvreté, en comparaison des créations internationales (plus particulièrement américaines) est triste à voir. D’autant plus quand la patte française se porte si bien à raconter des histoires sombres et sanglantes.

La série suit l’auteure Emma Larsimon (Victoire Du Bois), alors qu’elle se prépare à s’éloigner des romans horrifiques qui ont fait son succès. Quand une amie d’enfance la supplie de revenir à Elden, où elles ont grandi, Emma n’a pas d’autres choix que d’affronter les démons de son passé et une entité maléfique issue de ses récits.

Sur le papier, Marianne n’essaye pas forcément de faire dans l’original en proposant une histoire simple, mais qui ne manque pas d’efficacité. Durant les huit épisodes qui composent la saison, Emma, aidée par ses amis et son assistante Camille (Lucie Boujenah), fait face à une horreur croissante et indestructible. Sorcellerie et possession se mêlent aux drames personnels des protagonistes de manière habile.

L’épouvante présentée dans Marianne est maîtrisée, terrifiante parfois, perturbante la plupart du temps. C’est un point sur lequel la série semble apporter le plus de soin, se servant des milieux naturels pour instaurer une ambiance dérangeante, tout en y injectant de rares effets visuels qui ne sont jamais dans la surenchère. S’il y a une légère prévisibilité dans la façon dont se déroulent certains événements, surtout sur la seconde moitié de la saison, l’ensemble satisfait par son traitement qui honore les classiques sans les singer. Une mention particulière est à noter pour l’actrice Mireille Herbstmeyer, dont l’interprétation est à glacer le sang.

Malheureusement, la série souffre d’un problème de ton qui n’est jamais résolu. L’humour tente de s’insinuer dans le récit au pire des moments, désamorçant des situations dramatiques sans que cela soit vraiment justifié. À mesure que le sang coule et que l’étau se resserre autour d’Emma, il est difficile de concevoir qu’elle trouverait encore la force de plaisanter ou d’essayer de raviver la flamme d’un amour de jeunesse.

Il est possible que l’équipe créative cherche à montrer la résilience de son héroïne, mais cela ne prend pas. Du coup, l’agacement s’installe, engendré par la désinvolture d’Emma, là où nous devrions ressentir de l’empathie pour son parcours.

Les personnages secondaires ne sont pas mieux servis et peinent à dépasser leur introduction de base. Seule Aurore (Tiphaine Daviot), dont les enjeux personnels sont directement en lien avec l’entité qu’est Marianne réussit de justesse à tirer son épingle du jeu au cours de la dernière heure.

Au final, le constat est que Marianne est une série pleine de potentiel qui réussit à séduire lors de sa première saison par sa réalisation impeccable et sa maîtrise de l’épouvante. Il est dommage que l’écriture, souvent bancale, ne parvienne pas à jongler efficacement entre les différentes intrigues.

Si la fin peut être une conclusion dans les règles de l’art, elle ouvre également la porte vers une seconde saison. Il est alors difficile de savoir à quoi s’attendre, mais la mythologie, au moins, est assez développée pour élargir le champ des possibles.