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Minority Report : Un futur sans intérêt

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Nous sommes en 2002 lorsque Minority Report, adaptation libre de la nouvelle éponyme de Philip K. Dick sort au cinéma. Cette réalisation de Steven Spielberg avec Tom Cruise nous entrainait dans un Washington futuriste qui a trouvé le moyen de mettre un terme à la criminalité grâce aux visions des précogs, trois individus exceptionnels doués de précognition.

La division PreCrime responsable de stopper les crimes avant qu’il ne se produise ne survit pas aux évènements prenant place dans le film, mais cela nous mène finalement à une série télévisée sur FOX.

Le network américain comptait donc miser sur la popularité du film de Spielberg pour séduire le public avec Minority Report, le show qui se déroule 11 ans après. Cette fois-ci, l’histoire se tourne vers Dash (Star Sands), un des trois précogs qui ne peut plus rester impassible et décide d’utiliser ses visions pour sauver des vies. Il s’associe alors au détective Lara Vega (Meagan Good) tandis qu’un danger se profile dans l’ombre pour lui, son frère Arthur et sa sœur Agatha…

Au vu des attentes posées sur la série, Minority Report fut tout simplement un échec tonitruant qui n’aura même pas su réunir un minimum de monde lors de son pilote. Le futur s’annonçait donc sombre pour la série qui, au final, ne se compose que de 10 épisodes, relatant une histoire complète – à quelques détails près, sans que cela ne soit gênant.

Développée par Max Borenstein, Minority Report se présente d’abord comme un procédural plus ou moins ordinaire, avec une enquête pour stopper un crime et sauver des vies. En somme, ce que font en partie Finch et son équipe dans Person of Interest, si ce n’est que la Machine délivre un numéro alors que Dash a une vision dont les images sont des indices. La comparaison n’est pas, sans surprise, flatteuse pour Minority Report qui a en vérité de grandes difficultés au départ à crédibiliser son concept.

Les débuts sont donc plus que balbutiants, ou tout simplement mauvais. Les personnages naviguent dans un univers en construction mal défini. Le futur est fade, les décors sont ordinaires, les enquêtes classiques et les rapports de force entre les personnages terriblement prévisibles. Au mieux, si on veut être gentil, Stark Sands et Meagan Good arrivent à donner le change à l’occasion.

Dans la peau de Dash, le premier rencontre des difficultés à trouver un équilibre lorsqu’il s’agit de faire ressortir les inaptitudes sociales de son personnage. Goode joue alors le rôle de la flic un peu mère protectrice sans grande conviction. Petit à petit, ses traits s’effacent pour laisser place à une collaboration classique (et heureusement dénué de tout sous-entendu romantique). Leur relation se veut un peu plus profonde, cependant rien de ce qui se déroule dans le show ne légitime comme il faut cet état de fait.

Pour sauver les meubles, la série se tourne de plus en plus vers sa mythologie. C’est une nécessité pour maintenir l’intérêt, Minority Report ne sachant pas utiliser ses enquêtes pour développer des thématiques. Alors que le film s’intéressait à la notion du libre arbitre, la série ne semble pas être habitée une seule seconde par une quelconque problématique.

Une vision d’Agatha annonçant le retour du fameux bain de lait où ils ont passés des années permet au show de se trouver une trame narrative qui elle, explore légèrement le sens du sacrifice et à l’abus de pouvoir.

Cela sert d’abord à mieux asseoir Arthur (Nick Zano), puis Agatha (Laura Regan) dans le récit, alors même qu’il n’est pas difficile de voir que tout avait été pensé initialement pour limiter leur présence. Du coup, là encore, il faut du temps pour qu’ils gagnent tous deux en légitimité – surtout pour Arthur, qui est beaucoup forcé dans les premiers épisodes. Cela devient ensuite un véritable moteur pour la série qui cherche à développer un suspense autour de ce terrible futur pour les précogs, en vain ou presque.

En fait, c’est presque sans surprise que Wally se révèle être la figure la mieux définie. Daniel London reprend le rôle qu’il tenait dans le film (où il était le caretaker des précogs), apportant avec lui un bagage qu’aucun autre ne possède et qui lui permet de donner forme aux motivations de son personnage d’entrée de jeu.

L’équipe créative aura au moins tenté de rendre Minority Report un peu moins insipide sans y parvenir. Avec un point de départ non maitrisé, de nombreux réglages à faire, des personnages et une dynamique d’ensemble mal définis, il y avait trop de problèmes à surmonter et pas assez de temps pour y arriver. Minority Report nous offre ainsi un futur qui est tout bonnement sans intérêt.

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