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Missing : Ashley Judd recherche son fils dans une fade série d’espionnage

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Rebecca « Becca » Winstone était agent de la CIA, dont le mari est mort dans l’explosion de sa voiture il y a dix ans de cela. Elle a élevé seule son fils qui s’envole pour l’Italie pour ses études. Quand celui-ci, dont elle est très proche, ne lui donne plus de nouvelles, Becca prend l’avion pour découvrir qu’il a disparu et que cela est lié au passé d’espion de ses parents.

Ashley Judd se rend en Europe dans Missing, une série d’espionnage en 10 épisodes qui va vite montrer ses limites créatives et techniques. L’actrice incarne Rebecca Winstone, ancien agent de la CIA, veuve qui élève depuis 10 ans seule son fils. Son univers bascule quand ce dernier disparaît. Rapidement, Rebecca découvre qu’il a été kidnappé, mais elle ne sait pas par qui et pourquoi.

Dès ces débuts, Missing promet un minimum d’action et de tenir en haleine avant tout grâce à des retournements de situations. En somme, le show repose sur les ficelles classiques du genre, mais ce n’est pas pour autant que cela ne doit pas divertir. Ashley Judd va donc visiter quelques pays d’Europe à la recherche de son fils.

Ne pas savoir qui se cache derrière ce kidnapping n’est certainement pas aussi frustrant que ne pas connaître le pourquoi pendant un petit moment, mais ce n’est rien comparer à une mise en scène qui se révèle très inégale et pauvre. Les scènes d’actions manquent trop souvent d’énergie pour être convaincantes, et c’est sans compter les mauvais plans qui empirent la situation et les horribles fonds verts (tout particulièrement dans la seconde partie). Pour le coup, les acteurs rencontrent même par moment de grandes difficultés à délivrer convenablement leurs lignes de dialogues.

Comme je l’ai dit, Missing se construit comme le plus basique des thrillers d’espionnage, ce qui fait qu’il n’est pas bien compliqué de deviner que la mort du mari de Becca, joué par Sean Bean, n’est pas anodine et elle est connectée d’une façon ou d’une autre à ce qui arrive à Michael, son fils. Relier les bouts de l’histoire entre eux est chose aisée, et il est presque exaspérant de voir que la série ne tente pas vraiment de surprendre. Au contraire, elle ménage sans aucun doute son téléspectateur en amorçant les twists tellement tôt que quand ils sont révélés, ils n’ont aucun impact. La majorité des retournements de situations sont visibles de très loin et sont sans grande originalité.

Cela aurait sûrement été un minimum convenable si le récit n’intégrait pas des développements émotionnels inutiles. Si découvrir par flash-back la vie privée de Becca se révèle peu fascinant, pas toujours des plus pertinents, et trop souvent bien trop orchestré, cela a au moins le mérite de tenter d’expliciter la véritable personnalité de l’héroïne. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est mieux que la nécessité de nous coller des sentiments amoureux un peu partout pour donner des motivations aux personnages. Cela ne fait alors qu’alourdir un récit qui a bien des difficultés à être réellement consistant d’un bout à l’autre.

Si Missing pouvait fournir un divertissement convenable, la série va faire preuve de peu d’initiative et d’un classicisme trop prononcé qui rend l’ensemble plat. L’aspect technique vient tout simplement empirer les choses et on obtient une production à la qualité plus que médiocre qui n’a même pas une conclusion digne de ce nom, les deux dernières minutes étant consacrés à mettre en place une suite qui ne verra pas le jour. Si vous comptez donc vous y investir, n’oubliez pas d’arrêter le dernier épisode au moment de la happy ending, et éviter ainsi le dernier retournement de situation inutile.

Précédemment publié le 30 mai 2012. Republié à l’occasion de la diffusion sur France 4, le 7 février 2013 à 20h45.