Quand l’orchestre symphonique de New York engage Rodrigo, un nouveau chef d’orchestre prodigieux, toute l’institution est secouée. Pour Hailey qui est une hautboïste rêvant de rejoindre cette institution, une opportunité inespérée se présente alors.
La vie d’un artiste est faite de doutes et de révélations. Il est cependant certain que les éclairs de génie ne sont pas les plus fréquents, puisque la remise en question est ce qui occupe le plus, laissant parfois le chaos submerger le monde de celui qui ne rêve que de créer. C’est globalement ce qui constitue le sujet de Mozart in the Jungle.
Développée par Roman Coppola, Jason Schwartzman et Alex Timbers pour Amazon en se basant sur le livre éponyme de Blair Tindall, cette comédie porte en effet un regard sur la vie de musiciens qui dédient leur existence à leur art. Forcément, il y a beaucoup d’égos en jeu et c’est ce qui pimente une partie de l’histoire, tout comme peuvent le faire les gentilles excentricités du Maestro Rodrigo (Gael García Bernal).
Néanmoins, derrière les originalités des personnages et l’ambiance atypique qui règne au sein de l’orchestre symphonique de New York, il y a au cœur Mozart in the Jungle l’expression d’une relation amoureuse compliquée entre le musicien et la musique – entre l’artiste et son art, si on veut étendre la parabole dans toute sa longueur.
Il est question de sacrifices et de choix qui tracent une route qui parait destinée à être parcourue de manière solitaire. Toutefois, cela prend place dans un environnement qui, même s’il semble par moment trop coloré et complaisant pour apparaitre véritablement authentique, reste ancré dans une réalité que les protagonistes trouvent souvent inconfortable. Aussi génial que soit Rodrigo – et l’interprétation passionnée de Gael García Bernal –, il est forcé d’accomplir les devoirs que sa fonction requiert. Cela signifie qu’il doit occasionnellement séduire les donateurs, car l’argent est là pour soutenir l’art, même si c’est une vérité un peu sale avec laquelle l’amoureux de la musique doit apprendre à vivre.
De même, suivre la jeune et prometteuse Hailey (Lola Kirke) qui rêve d’excellence et doute de ses capacités montre que la passion demande beaucoup et que celle-ci n’est pas suffisante pour garantir un futur.
Cette saison 1 de Mozart in the Jungle nous entraine ainsi dans un microcosme qui tente de vibrer pour un art, mais qui ne peut pas simplement survivre avec lui. Avec ses nombreux protagonistes, même les plus secondaires, ses situations éclectiques et – bien entendu – sa musique, les 10 premiers épisodes de la série cherchent clairement à divertir tout en nous parlant avant tout d’un amour qui exige beaucoup de travail pour délivrer sa récompense.
Forcément, dans la forme, il s’agit d’une comédie et cela élimine tout un champ d’exploration qui aurait pu élever le propos à un niveau plus complexe. Néanmoins, telle quelle, Mozart in the Jungle distille une fraicheur qui rend son approche accrocheuse et qui permet à cette première saison de se laisser regarder avec un plaisir parfois superficiel, mais qui n’enlève jamais rien à l’attrait de son sujet. Que l’on aime la musique classique ou non, le message sur l’art est universel.