Au milieu du nombre toujours plus important de séries produites aux États-Unis, Mozart in the Jungle a certainement su sortir du lot en imposant, dès sa première saison, une ambiance, un sujet et des personnages uniques et colorés. La comédie Amazon nous revient en saison 2 et confirme dès son épisode de reprise qu’elle n’a rien perdu de son originalité et de sa fraicheur.
Retrouver les membres de l’orchestre philharmonique de New York se fait avec une aisance remarquable, mais cela ne veut pas dire que cette dizaine d’épisodes se contente du confort de la routine. Les musiciens parlent de grèves. Rodrigo doit se trouver une nouvelle assistante. Les financiers sont insatisfaits. Une tournée en Amérique du Sud se prépare. Tout semble être sur le point de changer.
L’idée de bouleverser ce petit monde qui, comme nous l’avons constaté avec la première saison, rencontre des difficultés à accueillir les évolutions apparait naturelle d’un point de vue narratif. Confronter les personnages à l’inconnue qui les attend est basique et efficace.
Dans le cas de cette saison 2 de Mozart in the Jungle, c’est surtout l’opportunité de développer un propos plus large. Placés face à un futur plein de challenges inédits, le Maestro (Gael García Bernal), Hailey (Lola Kirke) et Thomas (Malcolm McDowell) doivent réfléchir à leur place dans leur art.
Rodrigo a réalisé son rêve en acceptant la direction de l’orchestre, mais atteindre le sommet le pousse à regarder en arrière et à se poser des questions sur ses ambitions artistiques, sa contribution à la musique et le respect que ses pairs peuvent lui accorder en conséquence. À l’opposée, Hailey est finalement prise au sérieux. Elle ne se voit qu’aller de l’avant dans sa carrière et compte profiter de tout ce que cela lui apporte. Enfin, Thomas a désormais le temps pour composer sa propre symphonie, entrant dans sa troisième carrière avec des doutes et des regrets.
Chaque personnage sera dès lors confronté à des réalités parfois violentes qui les pousseront à se poser des questions. Explorer ces dernières rythmera ainsi la saison, mais celle-ci se repose également beaucoup sur les bases bien en place pour entretenir la richesse de son univers et ses particularités qui, à elles seules, suffisent à faire sourire.
Mozart in the Jungle a certainement des choses à dire, mais profite de son microcosme bien vivant pour ne pas se laisser dépasser par son propos. On peut alors quelque peu regretter que ces nouveaux épisodes n’offrent pas assez de place pour développer les membres de l’orchestre – l’histoire des négociations pour éviter la grève est par ailleurs trop secondaire pour bien servir les personnages. La série mériterait clairement plus d’épisodes pour rendre justice tout ce qui caractérise vraiment son univers.
Malgré tout, le condensé qui nous est proposé reste terriblement efficace et ne laisse jamais l’impression que des raccourcis ont été pris pour tenir les délais impartis. Le récit est riche et encore plus dépaysant, tandis que l’amour de la musique et de l’artiste en général est palpable à chaque instant.
Mozart in the Jungle continue de briller en suivant sa propre voie et en embrassant pleinement le talent de ses acteurs pour explorer toujours plus les aléas émotionnels de ses personnages qui ont décidé de tout donner à leur art. Cette saison 2 délivre ce que l’on pouvait en attendre en proposant d’étendre son sujet sans sacrifier ce qui la rend si particulière. Dommage donc que cela ne dure que 10 épisodes, car il est difficile de ne pas en vouloir un peu plus une fois que l’on est arrivé au bout.