Alors qu’Elliot est forcé de faire ce que Ray veut de lui, Angela continue de négocier sa place au sein d’E Corp, même après le hack du FBI.
À plus d’une reprise, Mr. Robot a plus été au sujet de la manière avec laquelle l’histoire était conceptualisée qu’à propos de ce qu’elle racontait. Il n’est pas tant question de suivre un hacker mener une révolution contre le système, mais de voir Elliot apprendre à naviguer le monde.
Pour y arriver, il modèle son univers à son image ou il change simplement sa façon de le percevoir. C’est la base de l’art télévisuel moderne, raconter une histoire à l’intérieure d’une autre. L’exploration d’un personnage passant alors bien souvent par l’utilisation d’un sous-texte que l’on nous demande d’interpréter.
Mr. Robot prend ce sous-texte et le met au premier plan, projetant dans le décor ce qui n’était fait que pour être à la surface. Sam Esmail tord les codes de la narration classique d’une série et cela serait véritablement réducteur de ne parler ici que d’un twist.
Ainsi, quand cet épisode 7 se termine avec Elliot qui nous laisse voir la réalité dans laquelle il évolue vraiment, il n’est pas tant question de nous surprendre que de poursuivre l’évolution du personnage. Durant tout ce début de saison, il tentait de soigner ses peurs en les reniant et, maintenant qu’il apprend à les embrasser, non seulement sa relation avec Mr. Robot devient fluide et productive, mais il accepte finalement d’arrêter de mentir.
Naturellement, découvrir qu’il avait sciemment choisi de nous cacher la vérité fait un peu mal, car nous ne l’avions jamais trahi, il n’avait pas de raison de le faire. L’important est probablement que nous avons regagné sa confiance et qu’il n’est, à partir de maintenant, plus question de jouer avec des mirages.
À l’opposée, Angela semble se déconnecter toujours plus de sa propre réalité dans sa tentative de réinvention complète. Aussi guidée par la peur, ne voulant plus être la victime manipulable qu’elle était auparavant, elle fait preuve de trop de confiance. Son face à face avec son père est d’ailleurs intéressant dans ce sens, car il voit bien qu’elle est devenue une autre personne qu’il ne reconnait pas. Alors qu’il lui fait remarquer que tout le monde panique, elle reste impassible, enfermée dans l’illusion de contrôle qui l’anime à présent.
On peut certainement reprocher à cette seconde saison de Mr. Robot de négliger la révolution au profit de développements de personnages, mais ceux-ci apparaissent être plus importants sur le long terme que tout le reste. En tout cas, le chemin que poursuit Elliot n’a pas été de tout repos et la série en ressort changée – et ce n’est pas probablement pas terminé.
En attendant de découvrir comment la révolution va évoluer, surtout maintenant qu’Elliot réalise qu’il doit en reprendre les commandes, Mr. Robot nous a montré combien mener une métaphore à son paroxysme peut servir (ou desservir à l’occasion) une histoire. L’exercice de style ne laisse pas indifférent, mais la prise de risques a été payante si on s’en tient au développement d’Elliot. Maintenant, il faut voir comment il s’en sort quand il ne se cache plus dans ses mensonges.