Policier à San Francisco, Terry English rencontre des difficultés à faire face à la mort prochaine de sa femme malade alors qu’il se voit confier une nouvelle affaire à son travail. Il enquête avec Hildy Mulligan, mère célibataire, sur un meurtre qui les conduit à s’intéresser au jeune Erich Blunt, un petit génie de Silicon Valley.
Avec Murder in The First, il est difficile de ne pas penser que Steven Bochco tente de revisiter Murder One. Cette série judiciaire, lancée en 1995 sur ABC, décortiquait toute une affaire sur une saison entière. Elle prendra une forme différente lors de sa seconde saison (avec trois affaires), mais c’est bel et bien la première – connue sous le nom l’affaire Jessica en France – qui aura ancré Murder One dans les mémoires, malgré le fait qu’elle n’avait pas trouvé son public à l’époque.
Le concept, original dans les années 90, ne l’est plus de nos jours, et encore moins ces derniers temps où il ne cesse d’être employé à toutes les sauces. Pour autant, ce n’est pas pour autant que Bochco – en compagnie du co-créateur Eric Lodal – ne pourrait pas en tirer quelque chose.
Si l’homme aura activement participé à changer la télévision avec Hill Street Blues ou encore NYPD Blue, délivrant des shows complexes et sombres sur les networks, Murder in the First, diffusée sur TNT, apparait on ne peut plus conventionnelle avec son premier épisode. Pire que tout, elle tombe dans de nombreux pièges narratifs en exploitant les clichés du moment.
Ce n’est pas faute d’avoir un casting de qualité, avec Taye Diggs (Private Practice) et Kathleen Robertson (Boss) dans la peau des deux inspecteurs que l’on suit, que ce soit dans leur vie privée ou professionnelle. Le pilote connait d’ailleurs beaucoup de ballottement, ayant des difficultés à passer de l’un à l’autre de façon fluide et cohérente. L’implication qui est demandée à ce stade est beaucoup trop forte alors que l’on vient à peine de rencontrer les personnages, transformant une situation émotionnellement éprouvante en quelque chose de singulièrement lourd à suivre.
Ce premier épisode de Murder in The First cherche à pousser à s’investir autant dans le drame familial de ses policiers que dans l’enquête. Celle-ci se révèle donc étouffée par ce qui se passe à côté et littéralement plombée par les stéréotypes qu’elle enchaine. Quoi de mieux alors que d’avoir un jeune millionnaire évoluant dans le monde de la technologie comme suspect numéro un ? Tom Felton (Harry Potter) endosse ce rôle avec tout ce que cela implique, le jet privé et l’arrogance n’étant pas des options à ce niveau-là.
Derrière la caméra, Thomas Schlamme ne semble pas non plus avoir été inspiré et l’aspect technique renforce la monotonie de l’épisode. C’est donc un début qui manque singulièrement de personnalité que l’on obtient et qui se repose sur des composants trop familiers et sans beaucoup de saveur.
Murder in the First s’offre ainsi un début peu engageant, peinant autant à créer un investissement dans les personnages que dans l’affaire policière. Même avec la promesse d’une affaire complète en bout de route, la série devra très vite décoller par la suite pour réellement donner envie de s’investir.