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Séries My Mad Fat Diary : Un grain de folie pour une ado hors norme

My Mad Fat Diary : Un grain de folie pour une ado hors norme

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My Mad Fat Diary  - My Mad Fat Diary : Un grain de folie pour une ado hors norme

george popcorn - My Mad Fat Diary : Un grain de folie pour une ado hors normeEn cette période estivale, l’équipe de Critictoo profite du calme dans l’actualité des séries pour se tourner vers un sujet primordial : nos incontournables, ces séries à côté desquelles on ne voudrait surtout pas être passées et on ne peut que les recommander.


Rares sont les drames adolescents qui, longtemps après leur visionnage, me donnent envie de m’y replonger. Les narrations souvent balisées, tout comme les personnages clichés ou unidimensionnels, laissent peu de place à de nouvelles surprises, des sourires ou des larmes supplémentaires. Si Skins parvient encore à m’émouvoir grâce à ses portraits convaincants, My Mad Fat Diary (Journal d’une ado hors norme) reste l’une de ses séries qui jonglent parfaitement entre humour et drame pour délivrer un récit à plusieurs facettes et une représentation des tourments de l’adolescence sans concession.

Adaptée du livre du même nom, l’histoire suit Rae (Sharon Rooney), 16 ans et 105 kg, essayant de reprendre tant bien que mal le cours de sa vie, après avoir passé quatre mois en institut psychiatrique. Entre une mère qui ne la comprend pas et une meilleure amie qui la pense revenue d’un voyage en France, Rae fait tout son possible pour conserver un semblant de normalité.

Composée de seulement 16 épisodes répartis sur 3 saisons, My Mad Fat Diary ne se perd jamais en intrigues inutiles et twists hasardeux. Tout est habilement présenté pour être efficace. L’humour est omniprésent, découlant de situations du quotidien embarrassantes ou des pensées de Rae, en quête d’acceptation et d’amour et permettant au divertissement de ne jamais tomber dans la surenchère. Cela est aidé par les entrées du journal de Rae, incrustées à l’action aux moments les plus propices, et qui, si elles ne surprennent plus après un certain temps, continuent de faire mouche.

Bien sûr, cet humour est une sorte de piège tendu par les scénaristes. Un moyen, probablement, de contrebalancer la noirceur d’une histoire qui n’hésite pas à explorer la santé mentale. Rae est une adolescente tourmentée par des événements simples qui ont forgé sa personnalité. Tous les soucis qui l’habitent sont universels et intemporels. Il n’est pas alors compliqué de croire en Rae et de comprendre sa quête identitaire et les difficultés qu’elle rencontre dans son simple rapport au monde et aux autres.

Cependant, My Mad Fat Diary ne se limite pas à une exploration des troubles adolescents superficielle puisque plus l’histoire creuse Rae et son entourage, plus il apparaît clair que la maladie mentale est bien présente et n’est pas objet à rire. Plus que de s’accepter soi-même, le récit développe le déni initial de son héroïne et les conséquences qu’il engendre sur ses relations et sa vie. Il en ressort une impression d’honnêteté, mais aussi un message positif qui pousse à considérer les maladies mentales autrement.

En ne tombant jamais dans le larmoyant et en s’appuyant sur les prestations nuancées de l’ensemble de sa distribution, My Mad Fat Diary conserve un équilibre entre le divertissement pur que peut délivrer une série et l’informatif. Rae a beau être une adolescente issue de la fin des années 90, elle n’en reste pas moins symbolique de problématiques toujours d’actualité. Ce qui est d’ailleurs mis en avant grâce aux développements annexes faits au travers des autres personnages de la série et plus particulièrement Chloe (Jodie Comer), Archie (Dan Cohen) et le Docteur Kester (Ian Hart).

My Mad Fat Diary a beau nous avoir quittés il y a 3 ans, la série n’en reste pas moins toujours aussi juste, drôle, intéressante et touchante. Que ce soit pour l’histoire rock’n roll ou pour le message qui en découle, le journal intime de Rae Earl mérite d’être vu ou revu sans modération.