Peut-être car la saison 5 de Once Upon a Time s’est terminé en nous introduisant les premiers éléments de cette saison 6, la série de conte de fées revient sur ABC sans faire de bang. Cette reprise multiplie les pistes au détriment d’une mise en place solide.
Pas de répit pour les braves dirons-nous. À peine sommes-nous de retour à Storybrooke que des forces obscures viennent déjà menacer le calme de la ville. On peut bien se demander pourquoi aucune révolte n’a pas vu le jour pour exiler les Charmings et leurs proches qui sont des aimants à problèmes.
Quoi qu’il en soit, l’équipe créative derrière Once Upon a Time a tiré des conclusions de la saison précédente, à commencer par le fait que délocaliser l’action ne faisait pas tout. Si l’introduction de The Land of Untold Stories doit apporter plus de diversité en termes de personnages, cela se présente également comme une opportunité de creuser des éléments mythologiques qui sont déjà présents depuis longtemps dans la série et ce n’est pas une mauvaise chose.
Reste un épisode de reprise – intitulé The Savior – qui manque le coche en replongeant dans une situation déjà établie sans offrir vraiment l’opportunité de souffler à ses personnages et de tourner une page avant que la suivante ne s’écrive. Les épreuves ne peuvent dès lors que se multiplier tandis que les émotions sont à peine gérées.
Le plus important est sans aucun doute le fait que Regina doit faire son deuil de Robin. Celui-ci est compliqué par les sentiments conflictuels qu’elle ressent envers sa sœur et l’urgence d’agir contre Hyde qui ne lui laisse pas le temps de respirer. S’il y avait encore besoin d’une preuve, Lana Parrilla nous rappelle de nouveau pourquoi elle est peut-être la plus grande force de Once Upon a Time ; l’actrice parvient à jongler avec les différentes facettes de son personnage sans négliger ce qu’elle a récemment perdu – que ce soit l’amour ou la partie maléfique d’elle-même – en faisant presque oublier que cela devrait être traité en plus d’un épisode.
Jennifer Morrisson ne réussit pas avec le même brio cet exercice d’équilibriste qu’on lui demande d’accomplir, se voyant confronté à ce qu’être la Sauveuse signifie après une saison 5 qui n’avait pas été de tout repos pour elle. La volonté de maintenir le secret pour ses proches sur ce qui la trouble et des découvertes qu’elle fait nous ramène à cette tendance des scénaristes de s’appuyer sur leurs plus mauvaises techniques narratives pour faire leur point.
Dans le domaine, rien n’est pire que le traitement de la relation entre Rumple et Belle qui ressemble bel et bien à une valse, changeant régulièrement de direction pour empêcher une évolution concrète. Si on peut se consoler en se disant que cet épisode de Once Upon a Time pose les bases pour développer une intrigue destinée à aboutir à une véritable conclusion pour le couple, cela ne peut compenser le fait que le sujet a déjà été exploré. Le procédé du rêve nous entraine au sein de cette reprise dans des recoins terriblement familiers et le twist autour de Morphée fait grincer les dents plus qu’il ne surprend.
Once Upon a Time reprend donc en ayant la volonté de vouloir écrire un nouveau chapitre de son histoire. Celle-ci est à la fois représentée par le choix de Regina de tourner une page ainsi que l’arrivée de personnages venant de The Land of The Untold Stories.
Reste qu’il n’est pas non plus question d’un nouveau départ pour autant, mais de profiter de l’occasion pour aborder la place qu’occupe le passé dans la manière dont le présent et le futur se forgent. La problématique en soi possède une richesse suffisante pour accrocher, pour peu que l’équipe scénaristique de Once Upon a Time élève le niveau par la suite en terme d’exécution. The Savior n’offre pas une mise en bouche très efficace.