Aller au contenu
Séries Autres séries Orange is The New Black Saison 3 : On voudrait juste un peu de liberté

Orange is The New Black Saison 3 : On voudrait juste un peu de liberté

OITNB Saison 3 - Orange is The New Black Saison 3 : On voudrait juste un peu de liberté

Qu’est-ce qui définit les prisonnières du monde d’Orange is The New Black ? Certes ce sont des femmes possédant des cultures et croyances différentes. Certaines sont mères, d’autres non. Certaines aiment les femmes, d’autres non. Plus particulièrement néanmoins, ce qui définit principalement l’univers de la série de Jenji Kohan se trouve dans le désir ardent de retrouver ne serait-ce que le goût de la liberté.

La saison 2 démontrait à quel point la routine s’installait rapidement à Litchfield. Les prisonnières ne veulent pas s’échapper, en effet qu’est-ce qu’elles feraient de leur liberté ? Elles veulent simplement profiter d’un instant d’allégresse, libre des contraintes de la vie prisonnière.

Le microcosme de Litchfield ne se limite pas seulement au désir de profiter des rares moments de bonheur qui nous sont accordés. Le sujet de la maternité fut un point de crispation de grande ampleur, que cela soit entre Daya, Bennett et sa mère ou entre Gloria et Sophia. Avec chacune une différente expérience et idée de comment être mère, les femmes vont s’opposer, ce mènera à des conséquences importantes de chaque côté.

La religion fut partie prenante de cette troisième saison, que cela soit avec Black Cindy ou Norma. Deux storylines très différentes à la réussite très différente. Interprétée au départ comme une plaisanterie, l’histoire de la première se révèle beaucoup plus touchante et profonde qu’annoncée. La deuxième occupe un grand espace sans jamais réussir à réellement intéresser, si ce n’est pour nous faire découvrir des facettes des personnages que l’on n’avait pas encore vues.

À ce propos, cette année encore les flashbacks ne sont pas d’une réelle pertinence. Trop inégaux et pas assez reliés à l’action du présent, ils peinent à réellement intéresser. Ce problème est d’ailleurs présent avec un autre arc narratif de cette saison : celui concernant Piper et Alex.

C’était l’histoire d’amour tourmentée de la première saison, lorsque Piper représentait la figure centrale d’Orange is The New Black. Après une année passée dans l’arrière-plan, elle redevient importante au sein de Litchfield, avec son nouveau business. Voir Piper s’intéresser à quelque chose qui ne soit pas lié à Alex est positif pour son personnage. Cela nous permet entre autres de voir qu’elle reste une personne difficilement appréciable, de par ses choix et ses actions. Sa relation avec Alex en prend un coup, avec notamment l’arrivée de Stella (Ruby Rose), malheureusement définie uniquement comme un objet de tentation sexuelle. Si son dernier geste la remet sur les devants de la scène, il est difficile de savoir quel rôle Piper jouera l’année prochaine.

Alex de son côté s’isole de plus en plus, que ce soit de la prison comme du déroulement des intrigues, jusqu’à poser la question de son rôle au sein de la série. La fin de saison la laisse d’ailleurs face à un sort plus qu’incertain. Dans tous les cas, ce n’est pas un hasard de voir que ni Piper ni Alex ne se retrouvent dans la scène finale : toutes les deux ont opéré indépendamment de Litchfield.

Cette dernière passe dans d’autres mains, le Management & Correction Corporation (MCC) arrivant sans tarder pour prendre le contrôle de la prison qui en avait besoin pour ne pas tomber en faillite. Cela donne à Caputo l’opportunité de sortir de l’ombre. Son histoire est l’une des seules exceptions à l’absence de pertinence des flashbacks : ayant lutté toute sa vie pour les petites gens, ayant à chaque fois fait le choix noble, il décide – conseillé par Fig – de penser à lui, ce qui l’amène à prendre des décisions qui auront leurs conséquences à la rentrée.

Petit à petit le MCC a planté ses graines au sein de la prison. Des petits changements auxquels on ne fait pas forcément attention de prime abord, mais qui mis bout à bout ont des conséquences dramatiques. Rien ne sera plus jamais la même chose à Litchfield et de voir cela juste après le bonheur intense ressenti par chacune des détenues nous propulse dans les cordes avec une force terrible.

Au milieu de tout ce chaos, Orange Is the New Black franchit la barrière du meta, offrant à Suzanne un talent littéraire sans nom pour la romance intergalactique. Sujet finalement assez frivole, cela nous permet tout de même de nous interroger sur le binge-watching, à l’heure où celui-ci commence à devenir une véritable mode.

Les scénaristes ne se sont pas dispersés cette année, offrant des histoires solides à la plupart des protagonistes, défaisant d’anciennes relations pour en tisser de nouvelles. Cette troisième saison d’Orange Is the New Black s’apparente alors à une saison de transition, dans le sens où tout a été fait dans l’optique de nous préparer à l’année prochaine, où rien ne sera plus jamais comme avant.