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Outlander : A chacun sa croix (4.12)

outlander saison 4 episode 12 - Outlander : A chacun sa croix (4.12)

Dernier petit coup d’accélérateur pour Outlander qui délivre cette semaine son avant-dernier épisode de la saison 4. Alors que l’on commence à voir le bout de certaines intrigues, on reste encore dans le flou total quant à la résolution de la majorité d’entre elles. Entre prison, passages à tabac et sacrifices, revenons sur cet épisode bien sombre.

Outlander continue la narration croisée, mais passe cette fois sur l’escapade peu passionnante de Claire (Caitriona Balfe) et Jamie (Sam Heughan). Les transitions sont également plus fluides, et on jongle entre les personnages avec une étonnante facilité. Trois histoires s’entremêlent, Brianna (Sophie Skelton) va confronter son agresseur avant son exécution éminente, tandis que Fergus (César Domboy) tente de libérer Murtagh (Duncan Lacroix) et que Roger (Richard Rankin) survit tant bien que mal en terres Mohawk.

Le cheminement intérieur de Brianna est certainement l’intrigue qui a droit au moins de temps d’écran, mais c’est également la plus dense et la plus percutante. En quelques semaines, sa relation avec Lord John (David Berry) a évolué et on sent entre eux une grande tendresse. Malgré la situation précaire et la récente reconsidération de leurs projets de vie, tous deux commencent à se projeter dans cette famille atypique qu’ils pourraient former.

Après des semaines à se cacher derrière ses insécurités et son impulsivité, Brianna reprend son destin en main et mûrit sous nos yeux. Plus calme, plus posée, plus réfléchie, chacun de ses choix est maintenant scrupuleusement pensé et ses mots sont aussi précis que tranchants. Cette nouvelle Brianna s’impose à nous lors de sa rencontre clandestine avec Stephen Bonnet (Edward Speleers), la future maman ayant troqué sa colère contre une bonne dose d’assurance et de pitié.

Malgré les tentatives du pirate pour la rabaisser, Brianna a gagné, les rapports de force sont inversés. Habituée à dissimuler la vérité, la jeune femme se ravise et décide que Bonnet a droit de savoir pour l’enfant. Dans ce qui est une des meilleures performances de l’actrice, elle lui confie également sa détermination à le faire tomber dans l’oubli. Cet échange d’anthologie se conclue avec une touche d’ironie qui permet de reconsidérer Bonnet et en fait probablement l’un des personnages les plus terribles, mais les mieux écrits d’Outlander.

En fin d’épisode, cette intrigue rejoint celle de Fergus. Contrairement à certains évènements de début de saison, cette rencontre fortuite ne semble pas poussive et reste cohérente avec le reste du récit. Il est cependant regrettable que l’histoire des « regulators » ne décolle pas davantage. La grande réussite de cette partie se déroulant à Wilmington réside surtout dans le couple formé par Fergus et Marsali, un duo de choc bien plus badass et satisfaisant que prévu.

A des milliers de kilomètres de là, le cœur de l’épisode est laissé au grand oublié de la dernière semaine : Roger. Blessé, psychologiquement brisé, sa descente aux enfers semble sans fin. On revient à travers ses yeux au travail de déconstruction des clichés commencé avec les Cherokee. En totale immersion dans la culture Mohawk, il est flagrant qu’entre langues, usages et coutumes, le principal ennemi du vivre ensemble, c’est l’ignorance.

Outlander nous offre un aperçu de la diversité des positions que prennent les Mohawk face aux étrangers, notamment avec Kaheroton (Braeden Clarke), l’Indien à la coiffe qui maltraite Roger depuis des semaines. Ce n’est pas un grand bavard, mais on comprend en quelques jeux de regards les dilemmes qui le tiraillent, entre son peuple, son cœur et les coutumes en lesquelles il croit. Il pense faire ce qui est juste, mais la peur qui l’habite est très mauvaise conseillère.

Roger fait la rencontre d’un prêtre, missionné par l’Église pour convertir et baptiser les Mohawk. Cette expérience bouleverse sa vie, et scelle son destin d’une bien funeste façon. Refusant d’aller à l’encontre de sa foi et des vœux qu’il a prononcés, il refuse d’obéir aux Mohawk qui, bien que l’ayant accepté parmi eux comme un frère, n’ont aucun scrupule à lui faire payer le prix de cette insolence.

C’est l’insertion d’un personnage « objet » — comprendre qu’il sert juste à faire prendre conscience à Roger de certains aspects de sa propre vie — la plus réussie de la saison. En peu de temps, Outlander est parvenu à construire un vrai martyr avec un passé, une personnalité et des convictions qui vont au-delà de ce qui nous a été montré.

Cette tragique histoire se conclut sur dix minutes totalement dénuées de mots, montées en musique, qui ne sont pas sans rappeler la scène finale de l’épisode de reprise. L’horreur de la scène et l’implication émotionnelle du spectateur n’en sont que décuplées. Contrairement à la précédente scène de viol, rien ne nous est épargné et on quitte « Providence » vidés et malmenés.

Ainsi se termine cet épisode pour le moins austère, mais bien nécessaire dans le parcours de chacun. On assiste à un développement en miroir passionnant de Roger et Brianna, qui ne sont finalement jamais meilleurs que lorsqu’ils sont séparés. Outlander arrive en bout de course et s’il est encore difficile d’imaginer comment la série va parvenir à boucler tout ce qui a été entrepris la semaine prochaine, la tension est à son comble et les attentes sont élevées.

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