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Outlander : L’heure du choix (4.10)

outlander saison 4 episode 10 - Outlander : L’heure du choix (4.10)

C’est encore une difficile semaine pour les Fraser. Alors que tout le monde semblait retrouver un peu de sérénité, les secrets éclatent et fragilisent cet équilibre familial encore balbutiant. La fin de saison approche, mais Outlander ne relâche pas le rythme et attaque à bras-le-corps la multitude d’intrigues initiées et de problématiques soulevées ces dernières semaines.

À la différence de l’épisode précédent, centré sur les retrouvailles entre Brianna (Sophie Skelton) et ses parents, cet épisode s’intéresse aux répercussions de son viol. L’ouverture se fait avec une discussion entre Jamie (Sam Heughan) et Bri où cette dernière exprime toute la culpabilité qu’elle contient depuis des mois. Pour lui prouver qu’elle ne pouvait pas se défendre, Jamie l’immobilise violemment. C’est un moment brutal, mais important, qui cherche aussi bien à déculpabiliser les femmes, victimes de sévices, qu’à alerter les hommes sur leur force.

Le parallèle est également fait avec la séquestration de Jamie par Black Jack Randall (Tobias Menzies), rappelant que le traumatisme sexuel n’est pas l’adage des femmes, et que si la façon dont il est vécu est évidemment propre à chacun, rien ne vaut l’échange et l’expérience d’un autre pour aller de l’avant. Le temps apaise d’après Jamie, mais les blessures sont tenaces, en témoigne la séquence de cauchemars de Brianna, glaçante et magnifiquement mise en scène.

Jamie : It takes courage not to fight.

Alors que Jamie parle de confiance et de vengeance, Claire (Caitriona Balfe) se veut plus pragmatique et a LA discussion avec sa fille enceinte. Elle expose à Brianna les options qui s’offrent à elle, sans jugement, lui rappelant qu’elle a la possibilité d’avorter. Refoulant la mère pour laisser place au médecin, elle lui présente les risques de l’opération, mais la réalisera elle-même si tel est son souhait. Les deux femmes sont parfaites dans cette scène intime et touchante.

Brianna est perdue et cherche des conseils que malheureusement personne ne peut lui donner. Très vite, elle va devoir choisir entre les deux options les plus rationnels : avorter tant que cela est possible ou retourner au XXe siècle avant son accouchement pour élever l’enfant. Mais Brianna ne fait jamais dans la simplicité et sort rapidement une troisième alternative de son chapeau, une bien plus risquée.

Elle apprend que Jamie a passé Roger (Richard Rankin) à tabac avant de le vendre aux Mohawks qui, dans leur grande bonté, ne devraient a priori pas le tuer. Simplement le trainer quatre mois derrière un cheval. La colère de Brianna envers Jamie est immense, si bien qu’elle finit par le gifler dans une scène qui fait grandement écho à celle qui ouvrait l’épisode.

Elle actionne ensuite les deux ressorts mis en place depuis le début de la saison pour atteindre Jamie, lui refusant le statut de père et le comparant à un sauvage. Thématique en filigrane depuis l’arrivée en Amérique, la notion de « sauvage » aura été abordée sous bien des aspects, aboutissant doucement, mais sûrement à la conclusion réjouissante que l’on est tous le sauvage d’un autre.

La situation autour de son viol est également clarifiée, mais à aucun moment Brianna ne remet en cause son rôle dans ce terrible quiproquo. Laissons-lui le bénéfice des hormones pour le moment. Tandis que Jamie, Claire et Ian (John Bell) partent avec le maigre espoir de retrouver Roger, Brianna est escortée par Murtagh (Duncan Lacroix) jusqu’à River Run pour quémander la protection de Jocasta (Maria Doyle Kennedy).

Si le départ de River Run s’était fait précipitamment, presque catimini, le retour est en grande pompe. À nouveau ébloui par la beauté du domaine et des images, on assiste aux retrouvailles touchantes entre Jocasta et Murtagh. S’ensuit l’introduction tout feu tout flamme de Brianna qui impressionne manifestement sa grand-tante de par son improbable aplomb. Rapidement et avec peu de mots se crée entre les deux une vraie complicité.

Alors que l’ambiance pourrait être franchement moribonde, un certain équilibre est trouvé dans cet épisode qui s’amuse à désamorcer les situations avec quelques touches légères. Entre demande en mariage inopinée, débat culinaire sur le hamburger et le sandwich jelly-beurre de cacahuète et discussion sur les toilettes du XVIIIe, on aborde malgré tout quelques sourires. On a même droit à un pseudo-clip show de beaux moments en famille, très peu Outlander, mais pas désagréable.

Au milieu de l’épisode, les Mohawks content – aussi bien pour la tribu que pour nous – une version nord-américaine de l’histoire Abel et Caïn, mettant en exergue le cœur de l’épisode : cette ambivalence constante entre le bien et le mal. À ce moment précis d’Outlander, chaque personnage est face à un dilemme ou l’a été et en subit les conséquences. Malheureusement, être convaincu de faire le bien n’est parfois pas suffisant.

Une nouvelle fois, Outlander se finit sur un twist, plaçant un Roger déjà bien malmené face à un choix qui pourrait bouleverser la suite de la saison. L’image de fin n’est pas sans rappeler la scène finale d’un précédent épisode, suggérant que la fin de saison approche. Cet excellent épisode, plus ambitieux dans sa construction que le précédent, fait harmonieusement progresser tous ces pions et nous laisse impatients de voir la suite.

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