Reese doit surveiller Dr. Megan Tillman. Cette dernière a un avenir prometteur et semble être la prochaine victime d’un violeur en série. Rapidement, il devient cependant clair que les apparences sont trompeuses. Finch reçoit la visite du détective Carter et demande à son coéquipier de gérer cette situation.
Quand une bonne personne s’apprête à faire quelque chose de mal, on cherche à comprendre pourquoi, tout comme Reese. Cela dit, ce dernier n’est pas quelqu’un de foncièrement mauvais, mais ça ne l’arrête pas quand il s’agit de commettre un crime, et on ne se demande pas pourquoi.
Il y a clairement énormément à creuser sur le sujet et on commence donc avec le Dr. Megan Tillman. Après un premier acte qui est une fois de plus exécuté avec légèrement trop de précipitation, nous découvrons ce qui se passe réellement pour elle. Elle n’est pas une victime potentielle, mais la plus improbable des criminels en devenir. La machine ne fait pas la distinction, elle ne donne que le numéro de la personne à laquelle il faut s’intéresser après tout.
Tout comme Reese, nous allons donc chercher à la connaitre et à la comprendre. On en arrive alors au point où le dilemme se pose, car il serait mal venu de la part de Finch et de son collègue de critiquer les choix de Megan qui sont finalement les mêmes que les leurs, à une échelle différente. C’est là que les scénaristes tentent de montrer qu’ils parlent d’un duo aux motivations bien personnelles qui ont consciemment choisi de s’engager sur une route illégale. Ce n’est pas une condamnation, étant donné que ce serait vraiment hypocrite, mais la démonstration qu’il y a encore énormément de choses qui restent à dévoiler sur les deux hommes – sur Reese tout particulièrement.
D’ailleurs, dès la scène d’introduction, on nous évoque le mystérieux accident qui a légèrement handicapé Finch et qui est très certainement à l’origine de ce qu’il fait à présent. C’est un élément clé, tout comme ce qui est réellement arrivé à Jessica. Il y a surement plus que ces deux instants précis dans la vie des personnages pour expliquer ce qu’ils font aujourd’hui, mais ce sont clairement des points pivots de leurs existences qui ont fait qu’ils ont décidé de dépasser, en toute connaissance de cause, la limite sur laquelle piétine maintenant Dr. Tillman.
À un certain niveau, Reese reconnait quelque chose dans sa cible et sa mission n’est alors pas de sauver la future victime, mais celle qui ne pourra pas supporter les conséquences de ce qu’elle veut faire. Criminel, victime, tout se brouille et on finit par arriver au point où la nuance trouve son origine non pas dans le crime, mais dans la personne qui le commet. Reese a conscience du flou moral dans lequel il se noie et, dans un sens, ça donne au propos de la série une forme de légitimité.
En parallèle de tout ça, nous jonglons avec Carter et Fusco. Les scénaristes paraissent un peu gênés par ces deux personnages qu’ils manipulent maladroitement. Ils ont dès lors décidé de bouger un peu les choses, et on attendra la suite pour voir ce que ça peut donner.
Cura Te Ipsum est donc un épisode qui, un peu comme le précédent, parlait plus de Reese que de la personne qu’il devait sauver. Avec cette réflexion sur le bienfondé de ses actes, l’ex-agent de la CIA montre qu’il a encore plus de fantômes qui le hantent qu’on pouvait l’imaginer. Il n’est pas devenu l’homme qu’il est aujourd’hui uniquement parce qu’il a perdu quelqu’un, il lui a fallu plus pour passer à ce point de l’autre côté de la barrière. En tout cas, ça laisse présager des développements intéressants pour la suite.