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Séries Person of Interest : Le sens de la vie (fin de série)

Person of Interest : Le sens de la vie (fin de série)

Person of Interest Saison 5 Episode 13 - Person of Interest : Le sens de la vie (fin de série)

Malgré les apparences, Person of Interest n’a jamais été une série aussi conventionnelle qu’on pouvait le penser. Elle possédait plusieurs facettes et délivra au fil des saisons des réflexions plus complexes et nuancées que sa simple formule avec son numéro de la semaine ne paraissait en position de le permettre.

Il n’est donc pas étonnant que, jusqu’au final, Jonathan Nolan – qui cosigne l’épisode avec Denise Thé – aille à contre-courant en explorant l’humanité de son show qui n’a eu de cesse de nous parler de vie artificielle.

Cette conclusion tant attendue n’adopte pas une narration linéaire, débutant en nous annonçant que la fin n’est qu’à quelques minutes de là. Tout semble alors presque serein, mais ce qui suit ne le sera aucunement. Samaritain se bat pour survivre et la Machine envoie son équipe pour s’assurer que cela ne se produise pas.

Comme promis, il s’agit du dernier combat et tout le monde ne s’en sortira pas en vie. En fait, tout l’épisode joue avec cette idée et utilise sa narration non linéaire pour un maximum d’effets. Du moins, en apparences, car il est clair que ce qui comptait pour les scénaristes était d’offrir à Person of Interest une conclusion qui ait un sens, qui ne soit pas qu’un simple adieu.

Ainsi, la voix de Root la Machine est là pour nous accompagner, pour nous apporter une perspective non pas sur les dangers de la surveillance et autres grandes thématiques qui, dans le précédent épisode, ont déjà été centrales. Non, il était ici question de parler d’humanité et, surtout, de la mort. Aucun sujet n’est plus approprié quand une série de ce genre se termine.

Entre paraboles et observations, ce series finale célèbre pourtant la vie, celle d’Harold, celle de John, celle de Shaw, celle de Fusco, celles qui ont été sauvées et celles qui ne le furent pas. Alors que la Team Machine risque tout pour mener le combat jusqu’au bout, on nous propose de dépasser les numéros et d’adopter le point de vue de cette Machine qui voit tout et qui devait apprendre à comprendre ce qu’elle observait pour trouver un but à son existence.

Comme cela fut de nombreuses fois le cas au fil des saisons, Person of Interest étaye son propos pour nous demander d’agir. Il n’est néanmoins pas question de sauvegarder nos libertés ici, mais simplement de nous souvenir de la série, car si elle disparait aujourd’hui, elle continuera d’exister tant qu’elle restera dans nos pensées.

Cela ne devrait pas être trop difficile à faire, notamment avec cette conclusion qui appuie sur toutes les bonnes touches, aidée par la composition musicale et magistrale de Ramin Djawadi qui amplifie l’émotion des scènes. Les adieux ne laissent alors pas indifférents, même s’ils se jouent en suivant à la lettre les codes du show qui auraient pu rendre l’ensemble presque trop figé dans les derniers instants.

C’est donc le contraire qui se produit, car il n’était finalement pas simplement question de mettre un terme à Samaritain une fois pour toutes. En fait, Person of Interest cherchait à nous donner l’opportunité de dire adieu aux personnages. C’est tout ce que ce final tente de réellement d’accomplir au bout du compte.

Dans ce sens, Jonathan Nolan et Denise Thé ne livrent pas une fausse note, et ce, même s’ils réalisent ce qui paraissait presque impossible il y a quelques semaines. Ils ont en effet négocié avec une étonnante fluidité un virage très dangereux de façon à faire disparaitre le pessimisme qui rongeait Harold pour nous délivrer un épilogue terriblement optimiste selon les standards de Person of Interest. Le plus surprenant est que cette fin heureuse qui ne ferme pas la porte à une suite apparait juste être complètement à sa place.

Naturellement, même si Person of Interest se termine sur une très bonne note, ayant enchainé d’excellents épisodes pour arriver à sa conclusion, on ne peut que regretter que cela soit la fin. Malgré cela, on peut imaginer que le combat se poursuit, car tant que l’on y repensera, la série continuera à exister.