Reese, Finch et Shaw s’intéressent à Wayne Kruger, un entrepreneur dont l’entreprise se focalise sur la collecte d’informations personnelles pour les revendre. Quelqu’un l’a pris pour cible, ruinant un à un chaque aspect de sa vie.
Avec son sujet de base, Person of Interest est indéniablement d’actualité, mais le développement de la mythologie de la série et les nécessités accompagnant toutes bonnes fictions qui se respectent font que l’on pourrait perdre de vue le point de départ et ses nuances. Néanmoins, si la formule du show peut se montrer par moment un peu trop rigide, elle offre sans conteste de multiples possibilités pour revenir sur des thèmes importants, comme c’est le cas ici, puisque l’on s’intéresse donc de nouveau à la protection de la vie privée et aux dérives engendrées par les évolutions technologiques qui envahissent notre quotidien. Il est ainsi question de faire un retour aux sources.
Ce que Finch a fait avec la machine pourrait être assimilé à ce que le client du jour, Wayne Kruger, vend comme service. Pourtant, il y a un fossé entre les deux et un tas de nuances qui font sérieusement la différence.
You can’t fight the technology.
D’un bout à l’autre de ce Nothing To Hide, cette phrase est répétée pour nous rappeler de quoi nous parlons réellement ici. La morale de Kruger est bien entendu douteuse, mais c’est avant tout cette idée que l’on devrait accepter de simplement abandonner notre liberté de choisir juste parce que la technologie nous l’enlève qui est le centre du problème. D’ailleurs, dans ce sens, la manière avec laquelle Finch valorise son travail au détriment de celui de Kruger pourrait également être sujette à débat, mais cela sera probablement pour une autre fois.
L’occasion se présentera de toute façon, puisque derrière cette affaire en apparence indépendante et exécutée de façon trop mécanique par moment, nous voyons surtout la naissance d’un ennemi invisible. Person of Interest excelle à ce genre de choses. Introduire doucement un antagoniste pour en faire un joueur majeur dans sa mythologie, c’est qui a rendu la série si efficace. Son univers ne cesse de s’élargir avec de nouveaux mystères qui sont progressivement exploités de façon à faire avancer le show dans des directions inédites et souvent surprenantes. HR, Elias, Root ou bien le Special Counsel, sans oublier l’énigmatique Alistair Wesley qui n’a pas encore fait son retour, Finch et ses amis ont de quoi faire et peuvent toujours ajouter un opposant à leur liste semble-t-il.
À côté de tout ça, Carter prend ses marques après avoir été rétrogradée. Elle a désormais un flic débutant sous son aile, puisqu’elle est retournée en uniforme à faire des patrouilles. S’il est difficile de voir ce jeune policier et de ne pas penser qu’il est là pour la surveiller, pour l’instant, il se présente surtout comme une opportunité pour montrer Carter sous un autre jour et pour lui offrir une indépendance toujours plus marquée dans l’histoire. De plus, même s’il n’est pas plus présent pour le moment, Fusco se retrouve dans une position où il pourra être mieux utilisé.
Globalement, Nothing To Hide vaut avant tout pour ce qu’il a à dire, plus que pour la manière choisie pour véhiculer le message. Il est de toute façon encore question d’assoir des dynamiques récentes dans la série, la scène d’ouverture avec Shaw nous ramenant d’ailleurs aux débuts de la saison 1 révèle bien le besoin de trouver une place pour chacun. Néanmoins, il est appréciable d’être encore surpris à voir un épisode gagner en épaisseur et en pertinence grâce à une conclusion qui ouvre des voies nouvelles et ambitieuses pour la suite.