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Séries Person of Interest En saison 3, Person of Interest prend de l’ampleur pour dénoncer la corruption de la sécurité

En saison 3, Person of Interest prend de l’ampleur pour dénoncer la corruption de la sécurité

Person of Interest Saison 3 - En saison 3, Person of Interest prend de l'ampleur pour dénoncer la corruption de la sécurité

Au cours de sa seconde saison, Person of Interest nous a démontré sa capacité à s’adapter, à redéfinir la place de ses personnages, à enrichir sa mythologie et complexifier son propos. Elle a aussi exposé une belle maitrise narrative, bougeant avec habilité ses pions sur l’échiquier.

En somme, rien n’apparait gratuit dans Person of Interest et surtout, l’équipe créative sait mener à bien ses intrigues, fermer des portes avant d’en ouvrir d’autres, même si tout est connecté. C’est ainsi qu’une page de l’histoire de la série se tourne au sein de la troisième saison. Une qui prend la forme d’un violent coup de poing poussant à mettre en perspective les motivations des personnages et la raison que chacun a de se battre.

Plus que jamais, cette saison 3 s’oriente vers les questions de la protection des citoyens qui prennent de l’ampleur. L’équipe de Jonathan Nolan a choisi d’utiliser la nouvelle liberté acquise par la Machine à la fin de la saison 2 pour multiplier les interrogations sur le rapport entre l’homme et la machine et les formes de contrôles qui en découlent. Même quand la technologie n’est pas au cœur des épisodes, les scénaristes ne perdent pas de vue leurs grandes thématiques, fortement animés par des réflexions sur la sécurité et ceux qui sont en charge de notre protection.

De ce fait, cette saison 3 de Person of Interest peut être aisément séparée en deux, avec une première partie qui fait la part belle à Carter (Taraji P. Henson). Cette dernière est décidée à faire tomber HR, et par conséquent, elle s’impose comme un modèle de justicière, prête au plus grand des sacrifices pour obtenir justice. Face à elle se trouvent des policiers et des politiciens corrompus, ceux-là même en chargent d’assurer la sécurité des habitants. Plus qu’un abus de pouvoir, il est définitivement question de traiter de la corruption de tout un système qui s’appuie justement sur la confiance que l’on met aveuglément dedans — faute d’avoir mieux. Il était donc plus ou moins impossible d’avoir une fin heureuse, mais cela participe sans conteste à faire de Carter le plus noble des personnages de la série — et sûrement l’un des plus nobles du petit écran tout court.

Si la première partie de saison permet alors de bien souligner les valeurs et les motivations de Carter, les autres personnages auront aussi le droit de répondre à des interrogations similaires, chacun devant surmonter ses propres épreuves. Pour Reese (Jim Caviezel), il a souvent été question de ceux pour qui il se battait, et d’une certaine façon, Shaw (Sarah Shahi) possède un mode de fonctionnement analogue, légitimant sa nouvelle fidélité à ses nouveaux partenaires. Avec Finch (Michael Emerson), la série tend plus à réfléchir sur jusqu’où chacun est prêt à aller et donner de lui-même pour mener le combat. Au vu des enjeux, c’est peu dire qu’il est plus que nécessaire de s’arrêter là-dessus et de bien signifier le poids psychologique que cela représente. L’équipe trouve par ailleurs en Root (Amy Acker) une associée aussi inattendue qu’indispensable et efficace, qui trouve aisément sa place à leurs côtés. On regrettera par contre la véritable sous-exploitation de Fusco (Kevin Chapman) pendant la majorité de cette troisième saison.

Au final, la storyline autour de HR sera présente pour rappeler qu’il y a toujours un prix à payer, et cela sera difficile à oublier dans la seconde partie. Les scénaristes s’engouffrent encore plus dans leur sujet en compagnie de la Machine. Entre évolution de la technologie, enjeux gouvernementaux et interrogation sur le respect de la vie privée, la saison 3 de Person of Interest décortique chaque aspect. Tous les points de vue trouvent un moyen d’expression, qu’il soit un ami ou un ennemi de Finch et Reese, et ils sont là pour pousser à argumenter autant sur les méthodes employées que sur les résultats, sans compter les bénéfices que chacun en tire. Les scénaristes possèdent un talent particulier pour fournir alors autant d’action que de réflexion, car il n’existe évidemment pas de réponses simples à toutes les questions posées, au contraire.

Entre ainsi en jeu Vigilance, une organisation qui combat pour la protection de la vie privée par tous les moyens. Sorte de réponse logique aux débordements de la surveillance gouvernementale qui sont souvent débattus dans Person of Interest, ce groupe dirigé par Peter Collier (Leslie Odom Jr.) devint de plus en plus violent pour atteindre son but et dénoncer les abus du gouvernement. Les techniques de Vigilance rendent le groupe tout aussi dangereux que ceux qu’il veut combattre.

Introduite à la fin de la seconde saison, Control (Camryn Manheim) — nom de code désignant la personne à la tête de l’ISA (Intelligence Support Activity) concernant la Machine — s’impose de son côté comme une figure fascinante, symbolisant bien tous les interrogations que peut soulever la question de la sécurité d’un pays et ce que cela implique réellement de faire.

Vigilance ou Control, ces derniers se retrouvent inexorablement liés à Decima qui orchestre dans l’ombre dans le but d’arriver à ses fins. Représenté par John Greer (John Nolan), cela nous conduit à une guerre cybernétique destinée à complètement modifier la conjoncture du show — déjà plus que fluctuante.

Avec cette troisième saison, Person of Interest a pris ses distances avec sa formule de départ. Cela est plus que préférable dans ce contexte, car la série tend à se montrer trop mécanique lorsqu’elle y revient. Naturellement, ce travers est assez bénin et noyé au milieu de toutes les évolutions, révélations et retournements de situation que la série aura délivrés tout du long. Rien ne semble pouvoir l’arrêter, et l’équipe scénaristique a de nouveau modifié la situation de ses personnages pour mieux se concentrer sur un autre de ses sujets phares : l’intelligence artificielle.

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