Simmons est en fuite et Reese le traque, laissant derrière lui des dégâts notables. Finch s’inquiète qu’il ne revienne pas et, accompagné de Fusco et Shaw, tente de l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.
Conclusion de cette trilogie ensanglantée qui bouleverse Person of Interest jusque dans ses fondations. Il s’agit cependant plus d’un hommage que d’un épilogue, surtout que, comme Root nous le rappelle, quelque chose de gros se prépare.
Il est donc question de tourner convenablement une page de la série et, pour ce faire, on se lance dans une histoire de vengeance. La route était toute tracée et les scénaristes s’efforcent de la suivre de près. Par contre, ils vont ajouter des flashbacks qui sont là pour affiner notre compréhension des personnages.
Il est presque étonnant d’avoir attendu d’atteindre ce niveau du show pour nous offrir une telle caractérisation des Reese, Finch et Fusco – ce qui concerne Shaw en est encore au niveau de l’exploration de base du personnage. Le fait est que les trois hommes ne sont pas arrivés où ils en sont par hasard. Leur mission et la place que Carter occupait dans leur vie les ont changés. Ils ont trouvé un but noble pour s’élever au-dessus de ce qu’ils étaient et leur amie représentait les valeurs qu’ils s’étaient mis à suivre.
Comme on nous l’a rappelé un peu plus tôt cette saison, Reese est là pour sauver des innocents. Avoir échoué à cela avec une personne aussi proche de lui a simplement brisé son compas moral, ce qui l’a renvoyé dans la part sombre qui l’animait par le passé. L’idée de l’épisode est d’utiliser ses amis pour l’en retirer avant qu’il ne se perde complètement. Bien entendu, il faut attendre qu’il soit presque trop tard pour lui avant que cela ne se produise, mais c’est comme ça que les scénaristes parviennent à trouver ce qu’il y a de plus symbolique afin de donner un sens à cette expédition punitive.
Dans le même esprit, mais traité d’une manière moins extrême, il est aussi question de rappeler que Carter a sauvé Fusco de lui-même. La différence principale est que le détective tient à ne pas retomber dans ses vieux démons, car il le doit à son ami.
C’est d’ailleurs autour de cette logique qu’une partie de l’épisode se construit. L’idée de faire son deuil en honorant Carter du mieux possible. Le twist final démontrera cependant qu’il y a vraiment deux facettes à une même pièce, puisque ce que Lionel exprime à sa façon pour justifier ses décisions, on peut l’interpréter d’une autre manière pour valider une direction opposée.
Quoi qu’il en soit, même si The Devil’s Share est une histoire de vengeance qui n’est pas dénuée d’explosions et de fusillades, c’est donc avant tout un épisode introspectif. Il est là pour mettre en valeur ce que représentait Carter pour ses amis et, d’une certaine manière, pour montrer qu’elle a laissé une empreinte indélébile de son passage.
Person of Interest se focalise dès lors un peu plus sur ce qui anime ses héros et négocie ainsi habilement un virage serré qui permet au show d’affronter une difficile transition sans tomber dans des facilités qui auraient pu rendre cet exercice périlleux lourd et indélicat. Nous avons donc avec The Devil’s Share l’opportunité de dire adieu convenablement à un personnage marquant qui ne pourra pas être remplacé ou oublié.