La machine délivre le numéro d’un homme de main de la mafia irlandaise qui est sur le point de recevoir l’ordre de tuer une femme innocente. Les apparences sont légèrement trompeuses et John est obligé d’attendre pour voir comment évolue la situation avant d’entrer en jeu.
Dans Person of Interest, il est souvent question de faire des associations douteuses pour aider les bonnes personnes. C’est l’avantage d’avoir des personnages qui agissent des deux côtés de la barrière et qui n’ont pas de comptes à rendre. Cela dit, les choses se compliquent quand celui qu’il faut sauver est également celui qui doit être arrêté.
Du moins, c’est un dilemme qui taraude légèrement Finch, mais une victime innocente est tout de même injectée dans l’équation pour permettre à l’intrigue de basculer d’un côté plus que de l’autre. Ironiquement, pour parvenir au bout de la mission du jour, une alliance doit être faite avec un homme qui est définitivement du mauvais côté.
C’est ainsi qu’Elias fait son grand retour. Enfin, peut-être pas grand, car il s’agit clairement ici de le remettre doucement en jeu et cela se fait par l’intermédiaire de Finch. Ce dernier ne s’était jamais retrouvé face à face avec le fameux criminel et cela nous donne une rencontre intéressante qui pourrait bien faire évoluer la place d’Elias dans la série. En tout cas, il n’a pas changé, toujours prêt à se montrer ambivalent au possible avant de tendre la main pour aider en échange d’un service.
Sa présence, aussi minime qu’elle puisse être, ajoute malgré tout un plus non négligeable à un épisode qui démarre de façon relativement brouillonne et qui tarde à réellement se regrouper. Le problème est que les scénaristes sont plus préoccupés par la mise en place du twist relationnel entre le tueur et sa victime que par une introduction convenable de l’univers dans lequel il évolue. Tout repose dès lors sur de grosses ficelles pour éviter qu’il y ait besoin de plus d’explications. Cela fait donc ce qu’on attend, mais ça ne crédibilise qu’à moitié l’intrigue et Reese semble alors n’être qu’en mode automatique dans de telles conditions.
Il n’est pas aidé par Carter et Fusco qui font presque uniquement de la figuration. Carter servira à désamorcer quelques problèmes et à compléter l’histoire en apportant les bribes d’informations manquantes, mais tout ceci reste accessoire.
Par contre, on peut tout de même apprécier le petit effort de fait au niveau du parallèle entre le tueur et Reese. Dans de meilleures conditions, cela aurait été bien plus intéressant, mais dans le cas présent, c’est un détail qui a le mérite d’avoir un certain intérêt, puisqu’il remet en perspective le type d’homme qu’est John et ce qu’il a fait. On parle de nature humaine opposée à la Machine, un sujet que Finch introduit en fin d’épisode et qui pourrait bien ne pas être anodin.
Quoi qu’il en soit, Triggerman est un exécuté maladroitement. À mi-parcours, l’histoire parvient tout de même à trouver des appuis suffisamment solides pour tenir la distance, mais on retiendra surtout le retour d’Elias qui fait effet. Espérons qu’on le revoit rapidement à présent.