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Point of Honor : la guerre de Sécession commence (pilote Amazon)

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John Rhodes et Robert Sumner sont plus que meilleurs amis, ils sont aussi beaux-frères. Lorsque la guerre civile éclate, les deux hommes se retrouvent dans des camps opposés, avec John déterminé à défendre le Sud et sa demeure familiale et Robert, lieutenant au sein de l’Union.

Si The Man in The High Castle propose de nous plonger dans une uchronie, Point of Honor veut raconter une période de l’histoire américaine. Pour être plus précise, il s’agit de revenir à la guerre de Sécession, mais une qui se veut plus caricaturale que réaliste.

Le pilote de Point of Honor fait très vite le choix de s’éloigner des problèmes esclavagistes avec John Rhodes (Nathan Parsons), un Virginien qui est prêt à se battre pour le Sud, mais qui libère les esclaves de sa famille – sans prendre le temps de s’informer de ce que peuvent bien penser les autres membres. Sa position morale permet ainsi de lui octroyer une place de héros qui n’est pas foncièrement justifiée à ce stade et qui se fait au détriment d’une quelconque cohérence. Les motivations du personnage sont exprimées, mais elles n’en sont pas pour autant crédibilisées.

La famille de John Rhodes possède donc un domaine du nom de Point of Honor, où se trouve ses sœurs et son père lorsque la guerre est déclarée. C’est alors avant tout une question de territoire pour John et il embarque avec lui le reste de ses proches à une exception près : son beau-frère Robert (Christopher O’Shea), qui se bat pour le Nord. Ce dernier, comme son ami, à de fortes convictions que la série nous crache quasiment à la figure pour ne laisser aucune place au doute.

Le pilote de Point of Honor se fait un devoir d’y aller avec de gros sabots dans le portrait de ses personnages et des conflits à venir. Les hommes braves peuvent aussi être de terribles romantiques qui doivent affronter la bêtise crasse de leurs voisins. Si les femmes de la famille Rhodes (incarnées par Hanna Mangan Lawrence, Annabelle Stephenson et Riley Voelkel) auraient pu occuper des positions plus ambigües dans l’histoire, elles sont, comme les hommes, cantonnées à jouer un rôle bien défini qui empêche un portrait plus subtil et complexe. Une place est faite aux esclaves libérés de la famille Rhodes, mais ils sont traités comme le reste – de façon unidimensionnelle.

Le scénario grossier n’est cependant qu’un des problèmes de Point of Honor, celui qui pourrait être le plus aisément corrigé presque même s’il y a beaucoup de travail à faire pour véhiculer toute la complexité d’une guerre, surtout quand tout a été fait pour éviter de s’y frotter comme c’est le cas ici. L’ensemble est entrainé vers le bas par des anachronismes franchement désagréables, nous sortant complètement du contexte historique. Malgré un tournage en Virginie, Point of Honor ressemble à une mauvaise reconstitution, une du genre qui gênerait Ichabod Crane par son manque d’authenticité. Dans de telles conditions, les acteurs ont bien du mal à se démarquer ou à délivrer leurs lignes de dialogues convenablement. Le jeu limité de certains ne fait qu’amplifier le problème.

Randall Wallace signe ainsi un scénario vulgaire d’une période difficile avec pourtant la volonté d’offrir une fiction historique sérieuse. Le résultat est alors tout simplement mauvais.

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