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Séries Pose Saison 1 : Il ne faut pas manquer le bal de Ryan Murphy

Pose Saison 1 : Il ne faut pas manquer le bal de Ryan Murphy

Pose saison 11 - Pose Saison 1 : Il ne faut pas manquer le bal de Ryan Murphy

Sur le papier, une nouvelle série estampillée Ryan Murphy, Brad Falchuk et Steven Canals ne m’enchantait pas outre-mesure. Entre les déceptions des dernières années (Scream Queens) et des découvertes plus engageantes (9-1-1), il était difficile de savoir à quoi s’attendre avec Pose.

Pourtant, la série qui suit plusieurs personnages dans le New York des années 80, où l’émergence du luxe sous l’ère de Trump se confronte à l’underground queer et plus particulièrement à la Ball Culture, s’est rapidement imposée comme étant l’une des découvertes de la période estivale.

Un récit convaincant

Loin de suivre une construction narrative complètement linéaire, Pose jongle entre ses différents protagonistes pour former un tout qui, malgré un premier épisode trop introductif, est payant sur la durée. L’histoire n’est dès lors pas gouvernée par un seul fil rouge, mais par une pluralité d’histoires connexes. Qu’elles se croisent où évoluent en parallèle, chacune de ces trames permet d’offrir au spectateur les outils pour comprendre les problématiques d’une époque et de la communauté Queer.

Il faut dire que le travail de recherche fait en amont par l’équipe créative est ici payant. Toutes les informations sont présentées de manière organique sans jamais forcer le trait. Découvrir la Ball Culture, les questions liées à la transidentité ou l’impact du VIH dans les années 80 n’est pas fait à grand renfort de mélodrame ou de raccourcis faciles. Ce que nous raconte Pose mélange habilement humour, divertissantes séquences de bal et moments intimistes pour dérouler un récit qui convainc par son honnêteté.

Des personnages attachants

Les personnages sont le point central de Pose, et clairement celui qui séduit le plus sur la durée. S’il est vrai que le récit se concentre avant tout sur Blanca (MJ Rodriguez) et les membres de la House of Evangelista, le reste de la distribution n’est pas laissé sur le banc de touche. Entre la vie de couple de Stan (Evan Peters) et Patty (Kate Mara) et les rivalités au sein de la House of Abundance, la série jongle aisément entre les différents points de vue pour alimenter la construction par thématique des épisodes.

Il n’est alors pas surprenant de se retrouver avec un épisode majoritairement en compagnie d’Elektra Abundance (Dominique Jackson) ou Pray Tell (Billy Porter – qui mérite un Emmy pour sa prestation), non pas pour faire avancer l’ensemble, mais pour explorer les problématiques qui les touchent personnellement. De là, il reste assez difficile de ne pas ressentir de l’empathie et par la même occasion de s’intéresser aux difficultés rencontrées par ceux qui ont, d’une certaine manière, pavé la route pour l’avenir de leur communauté. L’idée n’est pas forcément de faire dans l’historique, mais d’ouvrir une porte vers le passé à travers des profils crédibles et émouvants.

La communauté Queer mise à l’honneur

Il faut également saluer Pose pour sa décision logique, mais malheureusement trop rare de nos jours, de donner sa chance à une distribution représentative de la communauté Queer. De surcroît des acteurs afro-américains et hispaniques. Cela peut paraître comme trivial, mais la série entre dans l’histoire grâce à son nombre d’acteurs transgenres. Et même si la visibilité des LGBTQ sur le petit écran s’améliore depuis quelques années, il n’en reste pas moins que Pose ne laisse aucune chance au hasard.


Pour terminer, Pose n’est pas une série qui s’adresse principalement à la communauté LGBTQ, comme pouvait le faire les séries Looking, Queer As Folk ou The L Word, mais qui capitalise avant tout sur un intérêt des nouvelles générations pour les problématiques Queer. La série parle peut-être d’une époque révolue, elle n’en reste pas moins actuelle et éducative pour tous les curieux, sans tomber dans le sensationnalisme ou le vulgaire.