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Séries Preacher : Une sanglante introduction (Pilote)

Preacher : Une sanglante introduction (Pilote)

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Il aura fallu pratiquement 10 ans pour qu’une adaptation de Preacher, le comic-book culte ultra-violent de Garth Ennis et Steve Dillon, voie le jour. Le projet est passé dans plusieurs mains, avant que Seth Rogen, Evan Goldberg et le scénariste Sam Catlin (Breaking Bad) ne donnent le jour à la série télévisée AMC. Pour y parvenir, l’équipe créative a fait le choix de s’éloigner de l’œuvre d’origine – un point que Rogen et cie se sont chargés de répéter pour mieux vendre l’idée durant la promotion.

Preacher se présente comme une oeuvre très librement inspirée par le comic book. Si celui-ci nous proposait un road-trip aussi vulgaire que sanguinolent et dérangeant à travers les États-Unis, le show pose ses valises – pour le moment – à Annville, Texas.

Preacher est donc l’histoire de Jesse Custer, un prêtre au Texas qui se voit habitée par une mystérieuse entité qui le dote du pouvoir de plier les gens à sa volonté. Il faut néanmoins attendre la fin pour qu’on en arrive concrètement au pitch.

Preacher délivre un pilote d’une heure pour nous introduire aux protagonistes principaux, à cette communauté américaine et aux éléments plus surnaturels du récit. La série – comme le comic book – se repose sur trois figures, à savoir : Jesse Custer, le prêtre ; Tulip, son ex-petite amie badass ; et Cassidy, le vampire irlandais. Ils sont tous les trois incarnés par des Anglais – dans l’ordre Dominic Cooper, Ruth Negga et Joe Gilgun, ce dernier ayant la chance de ne pas avoir à faire un accent texan.

Ce premier épisode de Preacher est alors une longue introduction qui brille lorsque l’action et la violence prennent le dessus, mais se révèle terriblement sage sur quasiment tout le reste. En prêtre incompétent, Jesse Custer est celui qui en paie le prix, passant plus de temps à broyer du noir qu’à véritablement montrer ce qu’il vaut. C’est à l’évidence voulu, mais cela ne compense pas pour autant le fait qu’il hérite du matériel le plus difficile à naviguer et se reposant sur les codes narratifs les plus classiques au monde.

Si Cassidy et surtout Tulip ont le droit d’être introduits de manière aussi explosive que décalée sous certains aspects, ce premier épisode de Preacher possède un rythme trop saccadé. Entre deux moments cools et quelques dialogues inspirés, l’histoire tire en longueur.

Le choix d’attendre la dernière partie pour que l’entité nous venant de l’espace arrive enfin à Jesse Custer se ressent inexorablement. Si cela permet d’offrir une note comique avec Tom Cruise et d’introduire deux figures importantes du show, le scénario n’est pas très inspiré dans la manière d’occuper le prêtre avant cela et de poser les bases de sa communauté.

Jesse Custer est donc dans une position compliquée. Il porte à l’évidence le traumatisme de la mort de son père (explicité avec flashbacks) et se veut alors celui qui doit donner au show sa dimension émotionnelle et spirituelle.

À un certain degré, cela fonctionne et montre que Preacher compte être plus qu’une série délivrant de la violence et du sang. Emily (Lucy Griffiths) qui aide Jesse dans son travail se montre sympathique alors qu’Eugene (aka Arseface donc) hérite de l’échange le plus touchant avec le prêtre. Preacher peut donc contrebalancer avec succès ses éléments les plus gores avec une réflexion plus sensible ou moins survoltée sur la place de Dieu et sur comment faire le bien.

Le reste n’est cependant pas aussi convaincant et la famille qui occupe le prêtre au sein de ce pilote ne sert qu’à nous affirmer les difficultés qu’à Jesse dans son quotidien – un point qui est pourtant fait dès le début et qui n’avait pas besoin de plus que le premier discours à l’église. On se perd alors dans des longueurs inutiles qui comble le récit avec des éléments bien trop conventionnels et manquant d’attrait. Qui plus est, on sait où cela est destiné à terminer vu que cela nous est plus ou moins dit explicitement au départ.

Preacher a des personnages forts, une thématique religieuse et un rapport avec la violence qui ont de quoi donner le jour à un très bon show. Le pilote attise certainement la curiosité et donne en partie le ton pour la suite. Peut-être, car Preacher se base sur un comic book qui est plus que connu pour son approche plus qu’osé – si je puis le dire ainsi –, on pourrait néanmoins presque dire que la série commence sagement. Le choix a été fait de prendre son temps, ce qui se ressent sur le rythme de l’épisode qui aurait sans aucun doute pu bénéficier que quelqu’un appuie sur la pédale d’accélérateur un peu plus souvent pour que cela démarre vraiment sur les chapeaux de roues.

AMC rediffuse le pilote de Preacher la semaine suivante. La saison se poursuit avec son second épisode à partir du dimanche 5 juin.

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Price: 30,00 €
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