Si vous voulez écouter du jazz, vous devez vous rendre à la Nouvelle-Orléans. Comme Dieu aime le jazz, c’est dans cette ville de Louisiane qu’arrivent Jesse, Tulip et Cassidy dans ce troisième épisode de la saison 2 de Preacher.
Après les deux épisodes de reprise, la situation se tasse quelque peu dans ce troisième épisode sans pour autant faire du surplace. L’équipe créative aligne ses pions, pourrait-on dire, mais elle ne le fait pas avec le panache escompté.
Le problème réside dans le choix de séparer le trio à peine arrivé à destination. Jesse poursuit sa quête, alors que Tulip s’éloigne de lui en ayant bien conscience que son passé va la rattraper. Seul Cassidy sait que quelque chose se trame sans en connaitre vraiment les dessous. Il nous conduit d’ailleurs à Denis, un ancien ami chez qui ils vont héberger.
Après une saison, Preacher s’est affirmé comme un show qui donnait le meilleur de lui-même lorsque ses trois principaux personnages étaient ensemble. Les séparer tend à créer des problèmes de rythme et, surtout, moins d’opportunités pour délivrer le fun et les one-liners qui font le sel de la série. La preuve avec l’arrivée à la Nouvelle-Orléans avec Jesse cherchant Dieu pour se retrouver face à un « dalmatien ».
La quête de Jesse le mène à rencontrer une chanteuse en détresse, alors que Tulip pourrait également être considérée comme une autre demoiselle ayant besoin d’aide dans ce troisième épisode. Rien d’étonnant à constater que, même avec le danger qui se rapproche, aucune des deux femmes en question n’est aussi en détresse qu’on nous le laisse croire.
Dans le cas de Jesse, il s’agit de jouer d’une ambiance film noir et d’exploiter le stéréotype de la chanteuse qui s’est lié à la mauvaise personne pour mieux nous mener vers le véritable antagoniste de la série. Les éléments sont posés pour nous introduire une organisation importante entourée d’un certain mystère. Il est aussi difficile de ne pas s’arrêter sur la présence de Malcolm Barrett (Timeless) et de penser qu’il n’est venu que pour une scène. Les lecteurs du comic pourront tirer leur conclusion et voir les premiers changements dans le portrait des personnages.
Cet épisode a certainement pour vocation d’étendre l’univers de Preacher, en nous reconnectant également avec Eugene en Enfer. Ce dernier y vit une expérience similaire à celle du Saint des Tueurs, mais ce n’est cependant qu’un moyen pour les scénaristes de réintroduire le personnage avant de mieux nous entrainer dans une direction légèrement inattendue. La représentation de l’Enfer n’est pas originale, mais il faut voir ce que la série compte faire, la rencontre finale laissant supposer qu’il y a des plans sérieux pour Eugene.
Ce troisième épisode de Preacher confirme qu’en saison 2, les scénaristes embrassent finalement leur sujet. Elle maintient néanmoins une volonté à séparer son trio qui ne porte pas vraiment ses fruits et qui affecte l’ambiance générale et la construction narrative. Le récit se montre plus dispersé et moins fun que lors des deux précédents épisodes.