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Private Practice – Saison 2

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Il y a du rififi à Los Angeles du côté de chez Addison Montgomery ex Sheperd : Violet couche avec deux hommes dont Pete et tombe enceinte, Cooper apprivoise Charlotte, Naomi et Sam gèrent du mieux possible leur divorce et leurs nouvelles relations alors qu’Addison se cherche sentimentalement, reçoit la visite de son frère, va faire un tour à Seattle et craque pour le mauvais médecin.

Après un lancement en pleine année de grève des scénaristes et une saison 1 très inégale et raccourcie, Private Practice trouve assez miraculeusement un ton et un rythme qui lui sont propres, bien loin de la mise en abîme à laquelle on assiste dans Grey’s Anatomy. Miraculeusement parce que, comme son aînée, Private Practice est le fait d’une créatrice, Shonda Rhimes, qui a une vision très particulière, très enfantine des relations hommes-femmes.

Heureusement cette saison 2 quitte cette espèce d’adulescence qui caractérisait les personnages lors de la première saison pour leur donner de vrais et beaux rôles. Et il y a de quoi avec le cast en présence.

Le meilleur travail de l’année a sans conteste été réalisé autour des personnages de Cooper, Charlotte et Violet. Au milieu des deux femmes de sa vie qui sont au choix folle ou psychopathe, Coop force l’admiration. Son histoire d’amour avec Charlotte est intelligemment poussée dans ses retranchements à l’image du personnage qui est magnifiquement incarné par KaDee Strickland. Ce chat sauvage indomptable qu’est Charlotte se fait peu à peu plus humaine à travers ses souffrances (l’incroyable scène dans l’avion après la perte de son père) sans pour autant rompre avec son côté emmerdeuse. Car toute pénible qu’elle soit, il faut quand même saluer sa largesse d’esprit lorsqu’elle laisse son homme emménager avec sa meilleure amie enceinte !

D’ailleurs, l’évolution la plus impressionnante cette année revient à Violet et permet à Amy Brenneman de donner à nouveau (après des années dans Amy) toute la mesure de son talent. La psy de Ocean quitte son trip « psychose en tout genre » pour s’épanouir. La cinglée qui appelait son ex 10 fois par jour entame deux liaisons en même temps (avec Pete et un collègue campé par Brian Benben de Dream On) et en récolte fatalement les conséquences : une grossesse surprise à plus d’un titre puisqu’elle ignore qui est le père. Et devant nos yeux ébahis, Violet devient mère avant même de voir son enfant. Ce n’est pas un hasard si le final de la saison se clôt sur un cliffhanger (un peu attendu) sur sa situation. Elle est clairement l’héroïne de l’année.

Autre progression, moins effective, mais bien visible : Pete. Moins lisse, moins inintéressant, le bel aromathérapeute voit l’ancienne femme de sa vie refaire surface (Jayne Brooks, Chicago Hope), fait table rase de ses sentiments contrastés pour Addison et choisit Violet. Tout d’abord peu impliqué dans sa possible paternité, il comprend qu’il n’a plus l’âge des badinages. Pourtant, ce n’est pas là que Tim Daly est le plus impressionnant, mais dans cet épisode de milieu de saison déchirant, lorsqu’il s’occupe des dernières heures de son patient campé par Joel Grey.

Agissant toujours en binôme alors même qu’ils ne sont plus mariés, Naomi et Sam composent avec leurs sentiments. Si Naomi est des deux celle qui parvient le plus facilement à prendre de la distance (elle sort avec le frère d’Addison, incarné par Grant Show), c’est avant tout parce qu’à l’instar de Pete, elle se rend compte que le temps et le bonheur passent vite. Dans le même temps, elle doit faire face à des problèmes de taille au sein du cabinet dont elle se retrouve purement et simplement dépouillée. Et que faire lorsque l’on perd l’œuvre d’une vie ? Lâcher prise et continuer son chemin…ailleurs.

De son côté, Sam tente la nouvelle aventure, dans les bras d’une jeune et belle contrôleuse sanitaire (Sharon Leal, Boston Public) mais le bonhomme n’a jamais connu d’autres femmes que Naomi et l’expérience se révèle un vrai challenge. Sans compter qu’il aime encore et toujours son ex-femme.

Finissons donc par Addison qui, cette année, perd sa place de leader. Certes, la série n’est autre que SON spin-off mais la saison a tellement individualisé les personnages, qu’elle se retrouve quasiment au même niveau que les autres. Ce qui est une très bonne chose. Bien sûr, Kate Walsh est délicieuse, mais les histoires d’Addi ne font que tourner autour de ses sentiments pour un homme ou deux, voire un nouveau sac Prada. Exit le beau SWAT qui partage son lit dès lors que son frère vient mettre le souk à Los Angeles. La voilà repartie pour le Seattle Grace, le temps d’un cross-over et de retour à ses consultations non sans au passage récupérer le cabinet au nez et à la barbe de Naomi et tomber amoureuse du mari d’une de ses patientes qui se révèle (forcément) médecin (le sublime Josh Hopkins).

Une année fort agitée, mais pleine de très bonnes surprises à la fois scénaristique, niveau développement des personnages et guests. Les cas médicaux (parfois sévèrement déprimants) s’équilibrent parfaitement avec les vies personnelles de nos médecins. Cette combinaison d’éléments positifs fait oublier les faiblesses relatives à la vision naïve de la créatrice évoquée plus haut et offre une saison 2 de très belle facture.

Pour en savoir plus sur la série, vous pouvez lire tous nos billets, critiques et articles sur Private Practice.