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Que vaut Project Blue Book, les affaires non classées des années 50 sur Warner TV ?

Project Blue Book Saison 1 Gillen Malarkey - Que vaut Project Blue Book, les affaires non classées des années 50 sur Warner TV ?

Vous avez certainement entendu parler du crash de Roswell. Saviez-vous que ce n’est pas l’unique évènement associé à une possible visite des extraterrestres sur Terre ? Probablement, si vous avez regardé The X-Files.

Il fut un temps où toutes ces discussions sur l’envahisseur venu du ciel étaient une réelle source de problèmes pour le gouvernement américain. C’est ainsi qu’est né le Project Blue Book dont le but était d’étudier les témoignages et d’essayer d’expliquer aux Américains ce qu’ils ont vu.

A présent, la chaine américaine History nous en fait une série. L’histoire se centre sur l’astrophysicien Josef Allen Hynek (Aidan Gillen) et le capitaine Michael Quinn (Michael Malarkey) de l’air force. Ils voyagent à travers les États-Unis pour étudier les différents incidents que le public connecte à des extraterrestres afin d’éviter l’hystérie collective. Pour ce faire, ils doivent trouver une solution rationnelle.

Il y a indéniablement quelque chose d’intrigant dans ce Project Blue Book, en particulier quand on voit que cela vient d’une chaine comme History. On imagine alors qu’il va être question de science, plus que de science-fiction.

Ce n’est pas le cas. En fait, dès le premier épisode, les scénaristes explicitent qu’explorer la réalité historique n’est pas forcément leur premier objectif. Ils nous injectent de la véritable science-fiction et affichent la volonté de nous livrer un thriller conspirationniste fantastique.

Concrètement, Project Blue Book veut être The X-Files dans les ‘50s. En quelques épisodes, on nous montre des soucoupes volantes, des hommes mystérieux qui se cachent dans l’ombre, des agents du gouvernement qui étouffent la vérité et d’autres évènements inexpliqués.

Créée par David O’Leary, cette série ne fait vraiment que s’inspirer de la réalité. Si Hynek a bien existé, il se trouve qu’il explorait la question extraterrestre avec l’U.S. Air Force avant même qu’il ne rejoigne le Project Blue Book. Le capitaine Michael Quinn n’a pas existé et c’est également le cas de la majorité des éléments clés de l’intrigue du show.

Ce n’est pas un problème en soi, même si l’on pouvait espérer un peu plus de véracité venant d’une série History — du moins, au commencement. Le souci est que cela n’est pas captivant.

Project Blue Book tente de nous accrocher avec des clichés et des personnages unidimensionnels qui sont utilisés par des conspirateurs qui ne se fatiguent même pas à camoufler leurs intentions — Neal McDonough passent son temps à menacer tout le monde à demi-mot. Si ce n’est pas assez clair, Hynek finit par écrire dans son carnet qu’il y a une conspiration.

Où est donc la vérité ? La réponse est que cette série n’est pas intéressée par cela pour le moment. Les premiers épisodes sont là pour établir que la vérité est étouffée et, pour ne rien arranger, on ajoute des espions russes qui s’immiscent dans la vie de la femme de Hynek — jouée par Laura Mennell qui est coincée dans le rôle de l’archétype rétrograde de la bonne épouse que la pop culture des ‘50s affectionnait tant.

Concrètement, après quelques épisodes, Project Blue Book ne convainc simplement pas et elle ennuie. La série apparait destinée à n’être qu’un ersatz sans saveur de The X-Files — ou une version sans imagination de Dark Skies. Le point de départ avait du potentiel, mais il est négligé au profit d’une conspiration à l’intérêt limité et d’histoires de soucoupes volantes qui semblent empêcher à l’élément humain de trouver sa place dans le récit.


Cet article couvrant les débuts de la série Project Blue Book a été publié en janvier 2019 et est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du début de la diffusion en France sur la chaine Warner TV ce lundi 21 octobre 2019 à 20h55.